samedi 10 décembre 2011

Serait-ce les râleurs qui ont raison ?

Le maire de Sherbrooke nous apprenait récemment que les revenus du Centre de foires avaient été fortement surestimés par les promoteurs du projet.  

Cette admission a créé chez moi un sentiment de malaise récurrent car, en matière de finances municipales, il semble toujours exister un écart énorme entre les projections présentées lors de l’acceptation d’un projet et les résultats obtenus après son implantation. Nos élus n’apprennent pas d’une fois à l’autre? Est-ce que pour accepter un projet il faudrait l’analyser en retranchant 30 % ou 50 % des recettes prévues par les porteurs du dossier ou les consultants impliqués? Est-ce que les conseillers ont les connaissances et le sens critique nécessaires pour évaluer la qualité des projets qui leurs sont soumis? Si oui, l’expérience nous porte à conclure que les élus ne seraient pas là pour gérer sainement les finances municipales, mais pour faire des legs aux citoyens : de beaux jouets (qu’ils ne veulent pas toujours), assortis d’une grosse dette qui devra bien se payer un jour.

Une chose est certaine : la Ville devrait se donner comme ligne de conduite de ne plus faire appel pour une période d’au moins cinq ans aux consultants qui ont présenté des études préliminaires aussi éloignées de la réalité. On obtiendrait ainsi un peu plus de réalisme.

Ce qui me dérange aussi, dans ce dossier, c’est que le maire reporte la faute uniquement sur les porteurs du dossier, qui auraient été beaucoup trop optimistes dans leurs prévisions selon lui. Ce faisant, notre maire se distancie un peu trop de cette mauvaise estimation financière. Pourtant, en tant qu’élu en poste depuis longtemps, il porte une part de responsabilité dans ce dossier, ce qu’il veut faire oublier à la population. A-t-on entendu M. Sévigny contester les projections financières qui lui ont été présentées en 2008, lui qui possède une formation qui lui assure un regard avisé sur ce genre de dossier? Quand le conseiller Rouleau s’oppose à un projet, on l’entend. L’opposition de M. Sévigny, qui provient du milieu des média et en connait le fonctionnement, ne se serait pas rendue à nos oreilles?

Finalement, l’expérience montre qu’en matière de choix municipaux, ce sont les râleurs qui ont raison. Comme prévu par ces derniers, malgré des investissements publics massifs, la Cité des rivières n’a pas su attirer les touristes. On n’y rencontre que la population locale. De même, rien ne justifiait la vente à rabais du terrain le mieux localisé à Sherbrooke pour attirer un hôtel soi-disant indispensable à la venue de grands événements et de touristes. Les hauts taux d’inoccupation dans le domaine hôtelier montrent que les détracteurs avaient raison, encore une fois. Omaterra se passe de commentaire tellement la fin était prévisible. Et maintenant, le Centre de foires qui sera difficile à autofinancer sur une base annuelle, cela sans tenir compte du remboursement de la dette de neuf millions de dollars associée à la construction et des intérêts sur celle-ci. Au départ, le Centre devait générer un retour sur l’investissement. On en rirait si ce n’était pas si triste et répétitif. 

Le prochain budget s’en vient et la Ville, malgré son endettement important, présentera encore des projets pour faire rêver les citoyens. Espérons que cette fois-ci, on écoutera les râleurs qui, vous l’aurez compris, sont beaucoup plus rationnels que la plupart des élus.

lundi 21 novembre 2011

Fonds de pension : ce dont on ne parle pas

Fonds de pension : ce dont on ne discute pas

La Tribune nous apprenait dernièrement que le déficit du fonds de retraite des employés municipaux (fonctionnaires et policiers) atteint maintenant 80 millions de dollars. On nous dit de plus que l'évaluation du déficit a été faite avant la dernière baisse des marchés boursiers. Ainsi, le déficit réel serait supérieur à ce montant important.

La progression du déficit a été fulgurante. Lors de la compagne électorale de 2009, le déficit était estimé à 40 millions de dollars. S'il est rendu à 80 millions deux ans plus tard, ce n'est pas parce que la Ville a laissé le déficit se creuser. Non, au cours des dernières années, la Ville a déposé de 4 à 5 millions de notre argent chaque année dans le fonds de pension. Malgré cela, le déficit s'est accru. Cette année et l'an prochain, la Ville devra prendre tout près de 9 millions de dollars de nos taxes et l'envoyer chaque année dans ce gouffre qui semble sans fond.

Cette situation navrante, même si elle touche la plupart des fonds de retraite à prestations déterminées, suscite des questions auxquelles les élus devraient répondre.

Premièrement, qui sont les gestionnaires du fonds? Quelle a été leur performance en termes de placement par rapport aux indices boursiers et autres indicateurs pertinents?

Deuxièmement, quelle est la partie du déficit qui est attribuable à la baisse des marchés financiers et quelle est celle qui est attribuable à la fusion municipale? Quand les villes se sont volontairement fusionnées dans la région, les conventions collectives qui ont été renégociées tout de suite après ont fait en sorte que tous les employés municipaux des anciennes banlieues se sont trouvés à bénéficier des mêmes conditions (plus avantageuses il va sans dire) que les employés de l'ancienne ville de Sherbrooke. On n’a sûrement pas demandé aux employés des banlieues de faire des contributions rétroactives additionnelles pour compenser leurs contributions passées qui étaient trop faibles par rapport à leur nouvelle situation (salaire plus élevé, régime plus généreux, etc.) et à l'accroissement des bénéfices qu'ils tireront de leur nouveau régime de retraite.

Enfin, pourquoi le premier chantier mis en branle par le maire Sévigny n'a-t-il pas porté sur le déficit du fonds de pension? Cette situation draine des sommes importantes sans donner de bénéfices additionnels aux citoyens. Il m’apparaît logique de s'attaquer en premier lieu aux problèmes qui donneraient des marges de manœuvre intéressantes une fois réglés, ou qui plombent considérablement notre situation financière. Le déficit du fonds de pension remplit ces deux critères.

Bien sûr, c’est la loi qui décide quel montant la Ville doit injecter dans le fonds de pension. Par contre, c’est à nos élus qu’il revient d’élaborer rapidement une stratégie pour venir à bout de cette situation avec le moins d’impacts négatifs possible et mettre fin au pelletage par en avant.

Hélène Dauphinais, économiste, Sherbrooke

vendredi 28 octobre 2011

La saga des bureaux de Revenu Québec

Le 8 octobre dernier, La Tribune nous apprenait que la Société immobilière du Québec annulait son appel d’offres pour la relocalisation des bureaux de Revenu Québec.  Le ministre Bachand a déclaré prendre cette décision parce que l’exigence faite par la Ville d’installer les bureaux au centre-ville augmentait les coûts de 2 millions de dollars.

C’est certain que quand on parle de l’argent des autres et qu’on a affaire à des montants abstraits pour le commun des mortels, certains trouvent à dire que 2 millions ce n’est pas grand-chose. Pour ma part, je trouve que c’est important. Surtout si l’on prend conscience que le gouvernement doit prendre plusieurs décisions partout à travers le Québec à tous les jours. Si à chaque fois les décideurs se disent : « Bof, quelques millions de plus (jamais de moins), qu’est-ce que cela fait ?» on se retrouve alors avec un gaspillage qui atteint rapidement des proportions imposantes.

De toute façon, le scénario imposé par la Ville est-il réellement optimal? À la lumière des décisions récentes prises par la Ville (pensons à l’inutile règlement sur les logements complémentaires, au fiasco d’Omaterra annoncé avant même la première représentation, à la gestion passive du lourd déficit du fond de pension des employés de la ville), peut-on avoir confiance en la Ville quand elle veut nous convaincre de la nécessité de ce règlement intérimaire? Aurait-il été pertinent qu’un nouvel immeuble se construise sur la rue du Dépôt, à proximité d’une zone inondable, sur un terrain enclavé avec une seule voie d’accès ?

N’en déplaise au maire et aux nombreux conseillers silencieux, Fleurimont se développe rapidement et il est incorrect de dire que les bureaux s'y retrouveraient au milieu d'un champ et accroîtraient l'usage de l'automobile. Il y a déjà plusieurs autobus qui vont au CHUS à Fleurimont. Un arrêt de plus n’aurait pas changé grand-chose. Et à ceux qui disent que les gens n’auraient pas pris le transport en commun, je réponds que les gens ne le prennent guère plus pour aller au centre-ville.  Un indice de la forte présence des autos au cœur de la ville? La rareté des stationnements, qui fait en sorte que le propriétaire de La Maison du cinéma a bataillé pour ne pas avoir à vendre ses si précieux stationnements au propriétaire de l’ancien immeuble Au Bon Marché.

À entendre les  responsables du service d’urbanisme lors de la réunion d’information tenue le 28 septembre dernier, cela fait 20 ans que la Ville veut encourager la localisation des espaces à bureaux au centre-ville. Il n’y aurait donc là rien de bien nouveau sous le soleil sherbrookois. Pour ma part, il y a une différence énorme entre encourager et forcer. Surtout que les citoyens n’ont pas pu se prononcer sur ce changement musclé.

Le monde a tellement changé en 20 ans, que je me demande aussi si les orientations qui étaient valables à l’époque le sont toujours. En 1991, l'ordinateur personnel faisait son entrée dans les foyers québécois. Maintenant, on en retrouve plus qu'un dans plusieurs foyers. Les deux dernières décennies ont vu l’émergence du cellulaire, du télétravail et de plusieurs nouvelles formes de structures commerciales, qu’on pense au Dix30 ou aux « Power center » comme le Plateau St-Joseph. La ville s’est étendue avec la fusion et, pour beaucoup de personnes, le centre-ville est si éloigné que ce n’est pas un lieu qu’ils fréquentent. Mais on continue d’utiliser les mêmes outils pour le développer?

Un des problèmes que fait ressortir la saga des bureaux de Revenu Québec, c’est que la Ville se traîne les pieds dans le dossier du renouvellement du schéma d’aménagement et du plan d’urbanisme, ces deux documents datant respectivement de 1987 et 1991. Lorsque j’ai quitté le comité consultatif d’urbanisme en 2000, le processus de revue de ces documents était enclenché. Sans mise à jour, la Ville se voit obligée d’improviser, de gérer à la pièce, sans savoir si les décisions qu’elle prend correspondent aux aspirations de ses citoyens. La revue avortée du plan d’urbanisme autour de 2006 a montré qu’il existe parfois des écarts considérables entre ce que la Ville désire faire et ce que les citoyens attendent d’elle.  La modification importante du zonage qui touchait des commerçants de Fleurimont a heurté les valeurs des citoyens en 2006. Dans le dossier des immeubles à bureaux, il s’agit encore une fois de retirer des droits à des citoyens qui ont fait l’acquisition de terrains de bonne foi.

Enfin, comment être convaincus que la Ville nous propose de bonnes solutions quand elle fait preuve d’un raisonnement parcellaire. En effet, pourquoi ne pas avoir au moins inclus une clause permettant l’installation de bureaux gouvernementaux à l’extérieur du centre-ville si un bâtiment existant et disponible est utilisé? On dit que Sherbrooke est une ville verte. On nous incite à composter pour permettre un développement durable. Dans cette perspective, l’usage d’un bâtiment existant est de loin supérieur à la construction d’un nouvel immeuble. Et l’énergie sauvée doit correspondre au bénéfice de plusieurs années de compostage! Une disposition de ce genre aurait dû être incluse dans le règlement intérimaire.  Quand on gère le bien public, il faut garantir un certain équilibre entre les divers objectifs de la Ville. Bien sûr, quand on est pressé, on tourne les coins ronds.

Le monde a changé. On souhaiterait que nos élus changent eux aussi et s’adaptent aux défis de la présente décennie, tout en montrant un peu plus d’humilité. Je pense ici au maire qui pense encore dur comme fer qu’il n’y avait qu’une seule solution : la sienne.

samedi 22 octobre 2011

Un goufre sans fond et des questions

La Tribune nous apprenait cette semaine que le déficit du fond de retraite des employés municipaux (fonctionnaires et policiers) atteint maintenant 80 millions de dollars. Non seulement cela, mais on nous dit que l'évaluation du déficit a été faite avant la dernière baisse des marchés boursiers. Ainsi, le déficit réel serait supérieur à ce montant important.

La progression du déficit a été fulgurante. Lors de la compagne électorale de 2009, le déficit était estimé à 40 millions de dollars. S'il est rendu aujourd'hui à 80 millions, ce n'est pas parce que la Ville a laissé le déficit se creuser. Non, au cours des dernières années, la Ville a déposé de 4 à 5 millions de notre argent chaque année dans le fond de pension. Et malgré cela, le déficit s'est accru. Cette année et l'an prochain. la Ville devra prendre tout près de 9 millions d'argent en provenance de nos taxes pour l'envoyer chaque année dans ce goufre qui semble sans fin.

Cette situation navrante suscite des questions, qui resteront sûrement sans réponse de la part de la Ville.

Premièrement, qui sont les gestionnaires du fond. Quelle a été leur performance en terme de placement par rapport aux indices boursiers et autres ?

Deuxièmement, quelle est la partie du déficit qui est attribuable à la baisse des marchés financiers et quelle est celle qui est attribuable à la fusion municipale. En effet, quand les villes se sont volontairement fusionnées dans la région, les conventions collectives qui ont été renégociées tout de suite après on fait en sorte que tous les employés municipaux des anciennes banlieues se sont trouvés à bénéficier des mêmes conditions, plus avantageuses il va sans dire, que les employés de l'ancienne ville de Sherbrooke. On a sûrement pas demandé aux employés des banlieues de faire des contributions additionnelles pour compenser leurs contributions passées qui étaient trop faibles par rapport à leur nouvelle situation (salaire plus élevé, régime plus généreux, etc) et à l'accroissement des bénéfices qu'ils tireront de leur nouveau régime de retraite.

Enfin, pourquoi le premier chantier mis en branle par le maire Sévigny n'a-t-il pas porté sur le déficit du fond de pension ? C'est une bête énorme à nourrir, qui ne donne aucun bénéfice aux citoyens. Il faut s'attaquer enpremier lieu aux problèmes qui donnent des marges de manoeuvre intéressante une fois réglés, ou qui plombent considérablement notre situation financière. Le déficit du fond de pension remplit ces deux critères.

vendredi 23 septembre 2011

Pour voir le reportage de JE sur le recours collectif contre Desjardins

Voici le lien qui mène au reportage de JE.

http://tva.canoe.ca/emissions/je/

Il y aurait eu encore plein de choses à dire sur le sujet :

. Desjardins a continué de vendre les produits en cause alors même que l'industrie savait qu'il y avait des risques importants en raison des problèmes éprouvés par les fonds de couverture ;

. Si Desjardins a racheté les fameux papiers commerciaux (PCAA) à ses gros clients (institutions) pourquoi ne rachète-t-elle pas les placements de type CPG gestion active à ses petits clients ? Pourtant, les PCAA étaient des produits plus risqués que les CPG gestion active ;

. Le risque d'un produit financier ne consiste pas qu'en la protection ou non du capital investi. Il touche la possibilité que le rendement obtenu soit inférieur à celui anticipé (AMF, Petit lexique des investisseurs, p. 2)

JE s'intéresse au recours collectif contre Desjardins

Ce soir à JE (19h00 sur les ondes de TVA), il y aura un reportage sur le recours collectif déposé contre Desjardins. Voici une bonne occasion pour vous d'obtenir des informations sur le sujet. Si vous êtes occupés ce soir, l'émission sera en reprise samedi et dimanche à 15h00 sur le réseau LCN. Enfin, l'émission sera postée sur le site Internet de TVA.

Une bonne raison d'écouter la télévision !!!

mardi 20 septembre 2011

Desjardins devra s'expliquer

Enfin, trois ans après que la vraie nature des CPG gestion active de Desjardins ait été exposée au grand jour, Desjardins devra s'expliquer auprès de la justice. En effet, une requête en recours collectif a été déposée à la cour supérieure du Québec.

Souhaitons que toute la lumière se fasse enfin. C'est un sujet complexe, mais il faut s'y arrêter car ce sont de petits épargnants qui ont fait les frais d'un produit complexe vendu à des gens qui cherchaient des placements conservateurs.

Pour ceux qui veulent en savoir plus, voici un lien qui présente les détails de la requête en recours collectif :

http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/September2011/19/c4594.html

Pour ceux qui veulent encore plus d'informations, voici trois courtes lectures.

Article de Jean Gagnon du journal Les Affaires : Desjardins a erré en vendant son CPG Gestion Active:

http://www.lesaffaires.com/mes-finances/planification/desjardins-a-erreteacute-en-vendant-son-cpg-gestion-active-au-grand-public/488540

Article d'Hélène Dauphinais, paru dans Le Devoir et La Tribune : Ce que Desjardins ne vous dit pas :

http://www.ledevoir.com/non-classe/247619/ce-que-desjardins-ne-vous-dit-pas

Article d'Hélène Dauphinais, paru dans La Tribune : Desjardins doit dédommager les petits épargnants :

http://www.cyberpresse.ca/la-tribune/opinions/201004/08/01-4268459-desjardins-doit-dedommager-les-petits-epargnants.php

Bon automne !!

mardi 10 mai 2011

À ne pas manquer : soirée d'information sur le schéma d'aménagement

Je reviens de la première soirée d'information sur le schéma d'aménagement de la ville de Sherbrooke. En fait, il s'agit de l'information sur l'énoncé de valeur, les grandes orientations.

C'est une rencontre très intéressante pour quiconque s'intéresse au développement de la ville. On y apprend plein de choses : nombre de parcs, croissance de la population, axes de développement, nombre d'hectares en réserve pour le périmètre urbain, etc.

J'encourage la ville à tenir ce genre de rencontre quand elle sortira son budget. Passer deux heures de temps à décortiquer un sujet permet aux citoyens de mieux connaitre la situation, les enjeux et les difficultés.

Ceux que ça intéresse peuvent assister à l'assemblée de mercredi soir 19h00 à l'Hôtellerie du boulevard à Rock Forest. Vous pouvez également y assister via Internet et poser des questions. Eh oui !!

Dans deux semaines viendront les soirées de consultation. Après vous être informés, vous serez invités à faire part de vos commentaires et suggestions à la ville.

vendredi 22 avril 2011

Veut-on des gâteries ou répondre à nos besoins de base ?

Les citoyens de Sherbrooke ont appris par le truchement de La Tribune du 19 avril que la ville de Sherbrooke avait gratté ses fonds de tiroir et trouvé 370 000 $ pour refaire une petite portion (650 mètres) du boulevard Queen-Victoria. Selon les élus, et je les crois, la chaussée de cette route souffre d’une dégradation très avancée, qui représente des risques pour la sécurité des usagers.

Suite à cette intervention, il restera encore 3 km de cette route à rénover à court terme.  Si l’on y va au prorata, on peut supposer qu’environ deux millions de dollars seront requis pour rénover en entier le boulevard Queen-Victoria.

Dès le lendemain de cette annonce, le maire inaugurait l’illumination du pont Montcalm, au coût de 450 000 $, et présentait ce projet comme étant «la cerise sur le sundae ». Une gâterie, donc.

Je n’ai pu m’empêcher de penser que, plutôt que d’éclairer le pont, la ville aurait peut-être dû rénover dès cette année une plus grande portion du boulevard Queen-Victoria, une nécessité.

Quand l’argent est rare, il faut faire des choix. Pour ma part, j’aurais privilégié la réfection de la route parce que je suis tannée de me promener sur des chaussées en piteux état, qui mettent à rude épreuve la mécanique de mon auto et de mon vélo. Et parce que la sécurité des citoyens est pour moi plus importante que les quelques minutes passées à regarder un pont changer de couleurs.

J’espère que les citoyens qui s’extasieront devant les lumières du pont se rappelleront qu’en contrepartie, ils devront rouler plus longtemps sur des routes en mauvais état et non sécuritaires.

mardi 19 avril 2011

Impliquez-vous qu'ils disaient

Il est souvent dit dans les média que les citoyens ne s'impliquent pas suffisamment en politique. De plus, pour encourager la participation des citoyens, les politiciens présentent leur organisation comme prête à consulter les citoyens, à faire preuve de transparence.

Voici un cas pratique d'implication citoyenne et de la réception de l'appareil municipal face à cette participation citoyenne.

Dans notre secteur, nous avons choisi de nous opposer au règlement sur le logement complémentaire. Pas parce que nous voulions empêcher qui que se soit de garder ses parents âgés, puisque les gens qui veulent héberger leurs parents peuvent le faire avec le zonage existant, sans aucun besoin du règlement sur le logement complémentaire. D'ailleurs quand nous avons demandé aux urbanistes de nous dire ce que le règlement sur le logement complémentaire permettait de faire que le zonage actuel ne permettait pas, ils furent dans l'incapacité de nous répondre. Hier encore au Conseil municipal, M. Bouliane, en charge de la division de l'urbanisme, n'a pas été en mesure de présenter une réponse claire. Il a parlé d'encadrement, de normes, etc. Bref, il a patiné.

Dans notre démarche, nous avons demandé à la ville pourquoi elle entreprenait de tels changements étant donné l'inutilité de ce nouveau règlement. Après plusieurs détours, l'argument clé de la ville résidait dans le fait que la VADA appuyait la co-habitation entre les générations. Nous avons alors commencé notre recherche sur VADA, qui est un comité appelé Ville amie des aînés. Comme très peu d'informations existe sur ce comité, je suis allée au conseil municipal le 4 avril dernier pour demander aux élus certaines informations et soulever des points qui demandaient plus amples explications.

Voici le contenu de ma présentation à la ville :

"Je suis ici ce soir pour demander des informations sur le comité VADA, «Ville amie des aînés ».

Pourquoi parler de VADA ? Parce que c’est maintenant le nouvel argument que la Ville de Sherbrooke utilise pour justifier l’introduction du règlement 648 sur le logement complémentaire. Ce dossier n’est bien entendu pas encore clos pour la zone dans laquelle j’habite.

Quand la ville a commencé à parler de ce dossier, elle en justifiait l’introduction par la forte demande des citoyens pour les habitations intergénérationnelles. Lors de l’assemblée de consultation à Fleurimont le 24 janvier dernier, on nous a dit que cette forte demande s’établissait à 120 demandes sur les cinq dernières années pour l’ensemble de la Ville. Cela ne représente donc pas plus de 24 demandes d’information par année ou encore seulement 4 demandes par année, par arrondissement.

À entendre la réaction des gens dans la salle ce soir-là, j’imagine que les responsables de l’urbanisme se sont rendus compte que cet argument était des plus faibles.

Ainsi, lors de l’assemblée d’information du 22 mars qui a précédé l’ouverture des registres, où seulement une dizaine de citoyens se sont présentés, c’est la demande de la VADA qui était mise en évidence pour justifier l’introduction du règlement sur le logement complémentaire. C’est également cet argument que Mme L’Espérance a mis de l’avant lors d’une entrevue donnée à Radio-Canada suite à l’application du règlement 648 à la plupart des zones de la ville de Sherbrooke à la mi-mars.

Le seul document sur lequel j’ai pu mettre la main est une lettre très générale qui dit que la VADA  a fait des consultations par le passé (en 2009 ?) qui « soulignaient les bénéfices du caractère intergénérationnel des infrastructures de logement, ainsi que l’importance pratique et émotionnelle pour les aînés du maintien à domicile ».  Pour ma part, cet énoncé est beaucoup trop large et vague pour constituer un argument de poids qui prouve que l’introduction du règlement 648 fera une différence majeure à cet égard, comparativement à la situation actuelle, et qu’en conséquence, on soit justifié de l’imposer à tous les citoyens.

J’ai également découvert dans mes recherches que c’est la conseillère Mme Fugère qui est la présidente de ce comité. À deux reprises, cependant – lors de la consultation de janvier et lors de l’assemblée municipale du 14 mars - Mme Fugère a déclaré son intérêt dans ce dossier. Je ne sais pas trop à quoi elle voulait faire référence précisément dans le cas qui nous occupe. Cependant, réalisez-vous M. le Président que l’argument de poids de la ville repose sur un rapport émis par un comité dont la présidente, en l’occurrence Mme Fugère, a déclaré un intérêt personnel ?

Mes recherches ne m’ont pas permis de trouver certaines informations sur la VADA. Celles-ci m’apparaissent cependant nécessaires pour mieux comprendre le rôle de la VADA dans le dossier. C’est pourquoi, M. le président, que je vous demande ce soir de me fournir l’information suivante sur ce comité :

-         La liste des membres du comité VADA
-         La date de la réunion de la VADA où ce sujet a été débattu
-         Le nom de la personne qui a fait inscrire ce sujet (règlement 648) à l’ordre du jour
-         La copie du procès-verbal de cette réunion
-         La copie du mémoire déposé par la VADA sur le règlement 648 tel qu’annoncé lors de l’assemblée de consultation de janvier dernier

Le comportement de la VADA me surprend également à un autre égard.  En effet, la VADA devait bien savoir que même en l’absence du règlement 648, il était déjà possible pour les propriétaires de maisons unifamiliales isolées d’héberger leurs parents vieillissant, même en agrandissant leur maison, même en leur faisant un coin plus privé à l’intérieur de la maison, coin qui pouvait comprendre une cuisine et une salle de bain. La seule différence consistait à ne pas mentionner les mots « logements intergénérationnels » lors de la demande du permis de construction auprès de la Ville. Si la VADA ne savait pas cela, je me demande qu’elle crédibilité il lui reste pour remplir sa mission. Si elle le savait, on peut penser qu’elle s’est servie de sa notoriété pour défendre des intérêts autres que ceux des aînés et pour induire la population en erreur quant à la nécessité d’introduire le règlement 648. Dans un cas comme dans l’autre, ce n’est pas très reluisant, mais c’est très questionnable.

J’ose espérer, mesdames et messieurs les conseillers, que devant les deux zones d’ombre que j’ai mentionnées ce soir, que vous vous questionnerez à ce sujet, tenterez de faire la lumière et corrigerez toute situation irrégulière s’il y a lieu.

Enfin,  contrairement à la VADA, qui étudie les dossiers seulement sous l’angle des intérêts des personnes âgées, les conseillers municipaux se doivent de prendre en compte et d’arbitrer l’intérêt de l’ensemble des groupes de citoyens.

Les signatures récoltées lors de l’ouverture des registres le 23 mars dernier démontrent clairement qu’il y a au moins un important groupe de citoyens à Sherbrooke qui dit à la Ville qu’il est important pour eux que les quartiers de maisons unifamiliales isolées survivent dans leur forme actuelle. Espérons que la ville saura respecter ce besoin.

Si j’avais un conseil à donner aux conseillers municipaux ce soir, ce serait de refuser d’aller en référendum sur le règlement 648. De plus, je leur suggérerais de reconsidérer l’application du règlement à l’ensemble des autres quartiers de la ville. Nos recherches ont démontrées que ce règlement était totalement inutile si le but poursuivi était de permettre aux gens d’héberger des parents vieillissant.  Tout ce que ce règlement fera, c’est d’engendrer des dépenses supplémentaires à la ville pour sa gestion et son contrôle.  Il ouvrira aussi plus facilement la porte aux abus et ce sont les citoyens qui en feront les frais. Si vous ne revenez pas en arrière par rapport à l’application de ce règlement, les citoyens lésés par ce règlement auront de bonnes raisons de blâmer leur conseiller municipal.

Merci de votre attention et M. le président, j’espère que vous pourrez me fournir les cinq informations que j’ai mentionnées il y a quelques instants à propos de la VADA.

Je vais déposer une copie de cette lettre auprès du conseil pour être certaine que les informations requises sont bien notées. "

***

Hier soir, nouveau passage au conseil municipal où la greffière, Me Isabelle Sauvé me dit qu'il me faudra passer par l'accès à l'information pour obtenir l'entièreté des informations demandées sur la VADA. La ville gagne du temps, espère que le citoyen laissera tomber ou que l'instance de l'accès à l'information ne donnera pas l'accès aux informations souhaitées.

Aussi, voici comment le procès-verbal de la réunion du conseil du 4 avril résume mon intervention :

me Dauphinais demande de l’information concernant l’organisme VADA. Elle remetme
Madame Hélène Dauphinais


Mme Dauphinais demande de l’information concernant l’organisme VADA. Elle remet
en question le fait que VADA soit d’accord avec le logement complémentaire. Elle lit
un extrait de la lettre de l’organisme. La conseillère Fugère étant présidente de cet
organisme. Elle demande la liste des membres et plusieurs questions sur le
traitement de ce sujet par VADA. Elle remet en question la crédibilité de cet
organisme qui favoriserait un individu par rapport aux intérêts des aînés. Le conseil
doit défendre la position de tous les groupes de citoyens et non seulement le groupe
des aînés ou VADA. Elle suggère de ne pas aller au référendum et de revenir en
arrière sur ce règlement. Des abus pourraient se faire dans des quartiers. M

Dauphinais dépose le texte de son intervention afin que les éléments qu’elle a
soulevés soient vérifiés.

M. le président fait part de l’entrée en vigueur du règlement 648 prévue le 19 avril
prochain et du fait que le conseil prendra position le 18 concernant le référendum
dans les 3 zones visées. Il explique d’où vient l’organisme VADA. Les informations
demandées seront obtenues.

Le conseiller Brochu fait part des interventions qui ont fait suite à la consultation
publique dans l’arrondissement. Il précise la lecture du mémoire de VADA lors de la
séance d’information.

Gestionnaire responsable : Marie-France Delage

***

Comme vous le constaterez, il n'est fait nulle part mention du conflit d'intérêt soulevé lors de mon intervention.

En conclusion, on veut que les citoyens s'impliquent, mais seulement s'ils ne posent pas de questions trop dangeureuses. Et si c'est le cas, on leur mettra des bâtons dans les roues pour obtenir des réponses. Et les procès-verbaux retiendront seulement ce qui fait l'affaire des gens qui les rédigent. Question transparence, on repassera.

Impliquez-vous qu'ils disaient ... en autant que ce soit pour nous féliciter, auraient-ils dû ajouter.

DOSSIER C.M. 2011-7311-03

mercredi 23 mars 2011

Félicitations aux résidents du quartier Mena'Sen

Félicitations à tous les résidents des zones HA37, HA38 et HA39 qui s'opposaient au règlement sur le logement complémentaire !

Vous êtes allés voter en grand nombre. Selon les informations que j'ai obtenues, il semblerait que nous avons dépassé de beaucoup le nombre minimal de signatures requises. On parlerait de plus du double ! Dans l'une des zones, 85 signatures auraient été ramassées alors qu'il en fallait 25.

Merci à chacun de vous.

Il faut cependant faire un remerciement un peu plus particulier à M. Ronald Asselin qui a fait le tour de presque toutes les maisons du quartier Men'A'Sen, sinon toutes. Quelle énergie, c'est incroyable ! Il s'est donné sans compter. Je suis impressionnée et je tiens à le remercier personnellement.

Dans quelques années, les propriétaires de maisons unifamiliales des autres quartiers nous envieront sûrement et regretteront peut-être de ne pas avoir déployé l'énergie nécessaire pour s'opposer à un règlement qui ne faisait pas de sens.

Prenons donc le temps de célébrer !!

mardi 22 mars 2011

Logement complémentaire : c'est mercredi que vous pouvez intervenir réellement

RAPPEL TRÈS IMPORTANT : SIGNATURE DU REGISTRE POUR S’OPPOSER AU RÈGLEMENT SUR LE LOGEMENT COMPLÉMENTAIRE, MERCREDI LE 23 MARS DE 9H00 À 19H00
Mercredi, c'est la journée pour aller signer le registre à l'hôtel de ville (près de Wellington). Cette possibilité est offerte seulement à notre quartier (HA37, HA38, HA39, près du Cégep). Ailleurs, il est trop tard.
Nous sommes un groupe de citoyens du quartier qui nous opposons au règlement sur le logement complémentaire pour conserver la tranquillité de notre quartier, que nous apprécions vraiment, et en même temps protéger la valeur de notre propriété.
En signant ce registre, nous n’enlevons pas la possibilité aux gens de garder avec eux leurs parents, car le règlement de zonage actuel est suffisamment flexible pour permettre la cohabitation, même en agrandissant une propriété. Cependant, en refusant le règlement, nous rendons la vie plus difficile aux gens qui voudraient construire un deuxième logement pour le louer en bout de ligne à des étrangers car aucun lien de parenté n’est requis.
Ainsi, si vous signez le registre, notre quartier restera tel qu'il l'est. Et les gens qui voudront héberger leurs parents pourront le faire car le zonage actuel le permet.

Si vous ne signez pas le registre, les gens pourront construire un logement complémentaire dans leur maison. Et là, on ne peut dire avec certitude ce qui arrivera à notre quartier. Le problème survient toujours avec les gens qui utilisent des règlements qui pourraient avoir de l'allure, pour le tourner à leur avantage et en faire des choses qui sont moins intéressantes. C'est ce que le groupe de citoyens qui s'oppose à ce règlement veut éviter. Surtout quand on sait que la ville ne surveille pas l'application de ses règlements.

Nous sommes venus dans ce quartier pour sa tranquillité et sa localisation au coeur de la ville, à proximité de tout, avec plein d'espaces verts, peu de circulation, etc. Nous tenons à conserver ce caractère particulier du quartier. Se priver de l'application du règlement ne nous empêchera pas de garder nos parents si c'est notre but véritable. Signer le registre, c'est donner plus de chances à notre quartier de demeurer aussi agréable à vivre que maintenant.
Si vous partagez notre opinion ou que vous voulez nous appuyer, SVP allez signer le registre à l’hôtel de ville (191, rue du Palais) mercredi le 23 mars de 9h00 à 19h00. Une fois sur place, il faut demander à signer les trois registres, afin de protéger les trois zones qui composent notre quartier : HA37, HA38 et HA39.
N’hésitez pas à passer le mot autour de vous car il faut ramasser le maximum de signatures pour forcer la ville à retirer son règlement pour notre secteur ou à aller en référendum.
Vous avez besoin d’un transport ? Vous désirez avoir d’autres informations (que la ville ne vous fournira peut-être pas), n’hésitez pas à nous contacter. Nous avons voulu faire un message court, donc plusieurs informations importantes ont été omises. Appelez-nous pour en savoir plus.
Hélène Dauphinais (819) 822-3409   et    Ronald Asselin (819) 564-2627 membres du groupe de citoyens

mercredi 16 mars 2011

Le maire et sa conjointe : la suite ce soir à TVA

Au bulletin de nouvelles de TVA ce soir, il sera question du débat entourant la nomination de la conjointe du maire Sévigny à deux CA liés à la ville de Sherbrooke.

Je rappelle qu'il n'est pas question ici des compétences de Mme Bibeau, mais plutôt de gouvernance et d'éthique, qui garantissent une saine gestion  municipale et le maintien du lien de confiance entre les élus et les citoyens.

Lors de la création de ces CA, des postes ont été réservés aux élus, et d'autres à des citoyens ou des représentants du milieu des affaires. On veut ainsi garantir une diversité de points de vue et d'expériences et s'assurer que le pouvoir déborde celui des élus.

Pour ces deux CA, on parle d'un total de 20 postes destinés à des non élus. La population de la ville dépasse les 100 000 habitants. Est-il normal qu'une personne occupe deux de ces postes ? Est-il éthique que la conjointe du maire occupe de tels postes ? Y-a-t-il si peu de talents à Sherbrooke ? Y-a-t-il possibilité pour le maire d'influencer le débat et les décisions des CA en cause à travers la présence de sa conjointe ? Si cette question mérite d'être posée, on peut penser que la nomination de Mme Bibeau met en danger le lien de confiance entre les citoyens et ses élus.

Voyons ce qu'en pense TVA ce soir à 18h10 (disponible aussi sur Internet). Le débat est lancé.

Information de dernière minute. Il semblerait que le reportage sera diffusé jeudi soir.

mardi 15 mars 2011

Le maire et sa conjointe - la suite au conseil municipal

Dans la Tribune, j'ai soulevé il y a peu la question à savoir s'il était éthique que la conjointe du maire soit nommée sur deux des CA d'importance reliés à la ville de Sherbrooke. Cette façon de faire m'apparaissait comme une tentative pour le maire d'étendre les tentacules de son pouvoir, ce qu'il reprochait au maire Perrault de faire avant de le remplacer.

La réaction de la Tribune à cet article est arrivée via la publication, sous la plume de Luc Larochelle, d'un article romantico-promotionnel sur la belle, la question de fond étant évitée.

Hier à l'assemblée municipale, un citoyen est venu faire lecture de la lettre suivante, puisque la Tribune avait refusé de la publier.

La politique est une affaire de perception

Si certains doutaient encore de l’adage qui veut la plume plus forte que l’épée, Mme Hélène Dauphinais, dans son texte intitulé : Se garder une petite gêne, vient très certainement de les confondre. Mercredi dernier, afin de répondre aux accusations de favoritisme avancées prudemment par Mme Dauphinais, Mme Bibeau, actuellement la compagne du maire M. Sévigny, nous exposait l’étendue de ses compétences ainsi que sa longue expérience en matière d’administration. Loin de moi l’idée de contester les grandes compétences de Mme Bibeau, mais tout comme son compagnon, elle n’a pas encore compris qu’en politique, seule la perception compte. La vérité, ce sont les historiens qui la dévoileront.

En cela, si l’entrevue de Mme Bibeau accordée à M. Larochelle nous présente une personne franche qui fait preuve de beaucoup de candeur dans ses propos, elle ne peut dissimuler sa grande naïveté en matière politique et surtout, son inexpérience manifeste pour communiquer dans ce domaine. À l’évidence, cette dernière n’a pas compris qu’en situation de pouvoir, les hommes et les femmes sont toujours en représentation. Ainsi, les politiciens et les politiciennes d’aujourd’hui, tout comme les souverains d’Ancien régime, se doivent d’être irréprochables aux yeux de leurs sujets. C’est là le prix à payer pour exercer ce que Louis XIV appelait : « le dur métier de roi. » On ne peut comparer le premier couple de Sherbrooke avec celui formé jadis par Louis XIV et la marquise de Montespan, mais tant que nos deux beaux tourtereaux jouent sur la scène publique et surtout, qu’ils dépendent des contribuables, ils se doivent d’être au-delà de tout soupçon.

En somme, si le pouvoir apporte des avantages certains sur plusieurs plans, tant pour eux-mêmes que pour ceux qui les entourent, les hommes et les femmes qui l’exercent prennent rapidement conscience qu’il comprend son lot de contraintes. À cet effet, la lettre de Mme Dauphinais constitue un dur rappel à la réalité.

Pascal Cyr Ph.D

Les conseillers ont certes bien mal réagi à la lecture de cette lettre. Ceux qui ont appuyé la nomination de la conjointe du maire, Marie-Claude Bibeau, se sentaient particulièrement visés. Ils ont insisté sur le fait que cette dernière ne recevait aucune rémunération pour ces deux implications. Comme si le fait de ne pas être rémunéré permettait toute les dérives. La conseillère Bergeron a même dit trouver méprisant de seulement poser la question. Le conseiller Paquin, lui-même en position inconfortable car il est le conjoint d'Isabelle Sauvé, greffière de la ville (qui siège juste à côté de son conjoint au conseil municipal), a trouvé comme argument principal que le fait de sortir avec le maire ne lui enlevait pas ses compétences. Mais là n'est pas la question, nous le savons tous. Et on pourrait ajouter, pour la gouverne de Mme Bergeron, que ce qui est méprisant, c'est de penser que dans une ville de 140 000 habitants il y ait si peu de gens compétents qu'on doive piger dans l'entourage rapproché du maire.

Je reviens à M. Cyr, qui, avant de lire sa lettre, s'est interrogé sur le fait que la Tribune n'ait pas obligé Mme Bibeau à me répondre par une lettre d'opinion plutôt que de lui offrir la visibilité de la chronique d'un de ses journalistes phare. Selon M. Cyr, il y avait là un traitement inéquitable des acteurs en jeu.

Il est facile de parler publiquement des sujets qui font l'unanimité. Il faut cependant beaucoup de courage pour oser porter sur la place publique les sujets qui sont beaucoup moins glorieux, mais tout aussi importants. On ne le fait jamais de gaiété de coeur, quoiqu'en pense certains, car on sait qu'on n'y gagnera rien personnellement, alors qu'on se fera des ennemis de façon certaine. Et dans un milieu tricoté serré comme à Sherbrooke, les conséquences sont importantes et non négligeables. Mais quand on croit en la démocratie, on tient à la protéger, quoiqu'il nous en coûte. Il serait important que ce courage soit reconnu par les médias et qu'on fasse preuve de neutralité et d'équité.

En tous cas, un gros merci à M. Cyr et à tous les citoyens qui m'ont dit être choqués par les révélations contenues dans mon article. Vous me motivez à poursuivre.


mercredi 9 mars 2011

Les vues gratuites à Sherbrooke

Je suis originaire de la vallée du Richelieu. La seule côte de la ville, dans mon enfance, c'était celle du pont qui enjambe la rivière. On se retrouvait là les hivers pour glisser.

Depuis que je vis à Sherbrooke, je ne peux m'empêcher de m'extasier devant toutes les belles vues que l'on a sur la ville, la campagne ou les rivières, au détour des différentes rues de notre ville.

Ce qui me surprend, c'est que beaucoup de gens font l'acquisition d'une maison sans accorder d'importance au fait d'avoir une vue ou non. Et là, je ne parle pas de la vue sans doute imprenable qu'a le propriétaire de la maison en haut de la côte près du Mc Donald de l'Est. Je parle d'une vue qui permet au regard de porter au loin, sans augmenter le prix d'achat de la maison (parce que peu de gens semblent accorder de la valeur à ces vues).


Au moment où j'écris ces lignes, de la fenêtre de mon bureau, situé au sous-sol, j'aperçois la maison de mon voisin arrière et, plus loin, une colline avec un bâtiment qui doit être la résidence Le Monastère.

Cette petite vue a beaucoup de valeur pour moi. Et quand je me promène dans la ville, j'essaie toujours d'imaginer quel est le panorama dont les gens jouissent, quand il y en a un.

Cela me change beaucoup de la ville très planche de mon enfance où tout ce que l'on voyait, c'était la maison du voisin.

Les photos que vous voyez ici ont été prises de ma salle à manger, située au rez-de-chaussée. Vous avez les versions été et hiver.

Vive les vues gratuites !!

lundi 28 février 2011

Desjardins : des milliards de profit, aucune once de culpabilité

Vu dans le journal en fin de semaine : "Surplus record de 1,4 milliard pour Desjardins". Mes pensées vont plutôt à tous les investisseurs induits en erreur par Desjardins et dont l'argent est pris dans des CPG gestion active. Notre coopérative nationale devrait avoir l'humilité de reconnaître ses torts et de dédommager ses membres. Je vous invite à cliquer sur les liens suivants pour en connaître plus sur cette histoire.

http://www.lesaffaires.com/mes-finances/reponses-d-experts/desjardi...

http://www.cyberpresse.ca/la-tribune/opinions/201004/08/01-4268459-...

vendredi 25 février 2011

Belles surprises sur le chemin du travail

Ce matin, en me rendant au travail, j'ai eu le plaisir de croiser un grand pic. Cela faisait plusieurs semaines que je l'entendais picosser les arbres, mais je n'avais pas encore réussi à l'apercevoir. L'image ci-bas, montre bien l'élégance de ce volatile à la crinière rouge. Elle ne donne cependant pas une bonne idée de sa taille. En effet, le grand pic est gros comme une petite poule. Assez imposant à voir dans un arbre !

Un peu plus loin, un pic flamboyant, était occupé à sa besogne.

Un beau début de journée, en pleine ville de Sherbrooke, à proximité du parc Victoria. C'est ça Sherbrooke : baigner dans la nature, avec les services d'une grande ville. Qui a dit qu'on ne pouvait pas avoir le meilleur des deux mondes ?


mercredi 23 février 2011

Luc Larochelle passe à côté de la question

Déception ce matin en lisant ma Tribune. Luc Larochelle joue sur la fibre sentimentale des lecteurs et se borne à faire l'apologie de Marie-Claude Bibeau, conjointe du maire Bernard Sévigny.

La chronique de M. Larochelle fait suite à la publication de mon texte qui questionnait l'à-propos de la nomination au cours des derniers mois de Mme Bibeau à deux conseils d'administration d'importance liés à la Ville. Mon texte soulignait la pratique acceptée à Sherbrooke que des conjoints se partagent des fonctions dans le même champ d'influence. Je faisais aussi référence au conseiller Serge Paquin qui est le conjoint de la greffière de la ville, Mme Isabelle Sauvé. Rappelons que nous parlons ici de la sphère politique municipale, et non de l'entreprise privée.

Dans son texte de ce matin, M. Larochelle nous présente le curriculum vitae (CV) de Mme Bibeau et nous raconte les grandes lignes de son histoire d'amour : "Je n'avais pas tellement d'affinités avec Bernard", "Nous n'avons jamais cherché à cacher notre relation, nous nous sommes présentés main dans la main l'été dernier au lancement d'Omaterra ", etc.

Malheureusement, M. Larochelle évite la question de fond. Quand on occupe des postes dans la sphère publique est-il correct d'un point de vue éthique d'accepter que son conjoint occupe un poste dans la même sphère d'influence ? Selon moi la réponse est non. Et comme je le mentionnais dans ma lettre de la semaine dernière, en matière de conflit d'intérêt, l'apparence de conflit d'intérêt est aussi importante que la possibilité de conflit elle-même.

J'ai travaillé 15 ans comme porte-parole de la Société Canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) à Sherbrooke. Durant toutes ces années, il m'était interdit de m'impliquer en politique municipale à cause de l'apparence de conflits d'intérêt. Par exemple, si j'avais été conseillère municipale en plus de travailler à la SCHL, les gens auraient pu se demander si mes décisions d'élue en ce qui a trait au logement social à Sherbrooke étaient gouvernées par le bien-être des Sherbrookois ou par les intérêts de la SCHL. Même si ce genre de suppositions était tiré par les cheveux, leur existence constituait une raison suffisante pour un ministère avec un code d'éthique bien implanté de restreindre la liberté d'action d'un employé. J'avais alors un choix à faire : rester et respecter le code d'éthique ou quitter et profiter de ma liberté de parole et d'action.

Au lieu de faire jouer les violons pour nous convaincre que la nomination d'un conjoint dans le monde municipale n'est pas une question pertinente si la personne est compétente, M. Larochelle aurait pu utiliser sa tribune pour faire avancer le débat.

Tout d'abord, à eux deux, Sherbrooke Innopole et Destination Sherbrooke comptent combien de postes sur leur C.A. qui ne sont pas réservés à des élus ou à des personnes qui occupent une fonction particulière ?Supposons que l'on en ait répertorié 20 (c'est sûrement moins que cela). Ne peut-on trouver dans tout Sherbrooke, qui compte plus de 140 000 habitants, 20 personnes compétentes qui n'arrivent pas de l'entourage rapproché du maire ou des élus ? Qu'on me fasse cette démonstration et j'accepterai la nomination de Mme Bibeau. On essaie de nous faire croire que Sherbrooke est un village, qu'elle doit se comporter comme tel. Ce n'est pas vrai. Sherbrooke se situe dans les cinq premières villes en importance au Québec. J'ai hâte que cela paraisse.

Ensuite, M. Larochelle aurait pu s'intéresser de près au code d'éthique que se sont donné les élus de Sherbrooke, il y a plusieurs années déjà. L'opinion d'un spécialiste en éthique des organisations municipales aurait sûrement pu jeter un éclairage intéressant sur le débat.

Mais non, on reste dans le registre du portrait attendrissant. Pourquoi se méfier ? En fait, M. Larochelle va même jusqu'à dire : "S'ils abusent un jour de leur influence, que celle-ci devient éxagérée et déplacée, Mme Bibeau et M. Sévigny seront dénoncés et sanctionnés." L'influence est par définition quelque chose de caché. Donc, il serait surprenant que quelqu'un puisse prouver hors de tout doute un quelconque trafic d'influence. Regardez tout ce qui se passe au Québec à ce chapitre. On parle d'enveloppes brunes, de coûts de travaux éhontément élevés, etc. Qui a pu prouver quoi que ce soit ? Il faut éviter de se retrouver dans ce type de situation. On appelle cela de la prévention, de l'éthique. En fait, on aime se plaindre de la corruption au Québec, mais on n'aime pas chercher comment elle peut se développer et comment on peut la prévenir.

Enfin, dernier appel aux sentiments dans ce texte, on nous dit que M. Sévigny est "respectueux de l'autonomie des femmes et de la place qu'elles occupent dans la société" et l'article se termine sur cette phrase : "Pourquoi d'ailleurs faudrait-il soustraire à la politique le principe de l'égalité des chances". Dans ce cas-ci, il faut déterminer ce qui a préséance : la place des femmes ou l'éthique dans l'accomplissement d'une fonction publique ? Mme Bibeau pourrait continuer à réseauter et à faire bénéficier la société de ses compétences dans des sphères d'activités autres que celle du monde de la politique municipale. Ses chances, elle ne les perd pas en choisissant d'autres cibles d'action, surtout avec ses grandes compétences. Cela lui demande peut-être juste de chercher un peu plus, d'attendre quelques mois additionnels.

Vraiment, M. Larochelle est passé à côté de la question en ne traitant que l'aspect humain de la chose. Le débat se situe à un autre niveau, malheureusement.

mercredi 9 février 2011

Se garder une petite gêne

Certains élus municipaux auraient souhaité que les nominations au CA de Destination Sherbrooke se fassent par appel public plutôt que par nomination.  C’est bien sûr ce que devrait viser la ville de Sherbrooke pour amener du sang neuf et des points de vue nouveaux au sein de ses organismes décisionnels.
Je suis surprise cependant qu’aucun commentaire n’ait été fait concernant la nomination de la conjointe du maire, Mme Marie-Claude Bibeau, à un deuxième CA d'importance depuis quelques mois. Mme Bibeau siègera au CA de Destination Sherbrooke alors qu’elle fait déjà partie du CA de Sherbrooke Innopole. Je ne connais pas cette personne et ne puis donc juger de ses habiletés ou compétences. Cependant, comme ces deux organismes jouent un rôle clé dans la stratégie de développement de Sherbrooke, je ne peux m’empêcher de penser que la présence de Mme Bibeau sur ces deux CA n’est qu’une extension de la main mise du maire sur ces organismes. Une façon d’asseoir son pouvoir, de l’étendre.
Le fait que le maire se retire toujours lors des nominations qui concernent sa conjointe ne règle  pas la question du conflit d’intérêt selon moi. En la matière, l’apparence de conflit d’intérêt a souvent autant de poids que la présence réelle d’un tel conflit. Aussi, il me semble que le maire et sa conjointe pourraient se garder une petite gêne et éviter ce genre de rapprochement qui m’apparaît inapproprié. Il y a sûrement plein d’autres CA à Sherbrooke où Mme Bibeau pourrait utiliser ses compétences sans être directement dans le champ d’influence de son conjoint. De la même façon, il doit y avoir suffisamment de talents à Sherbrooke pour qu’on ne soit pas limité à piger dans l’entourage rapproché du maire ou des conseillers.
Quand Bernard Sévigny a fondé le Renouveau sherbrookois, c'était entre autres pour faire contrepoids à un maire (Perreault) qui possédait un pouvoir trop étendu au niveau municipal. "En plaçant" sa conjointe sur des CA aussi stratégiques, M. Sévigny réinvente le genre.
Bien sûr, puisque la ville de Sherbrooke tolère que la greffière et le conseiller municipal président du Comité exécutif de la Ville soient des conjoints, cela en dit long sur l’importance accordée aux conflits d’intérêt, ou apparence de conflits d’intérêt, dans l’appareil municipal.  Il me semble que la division entre le côté légal et le côté politique de la Ville devrait être claire et précise. Que le conjoint de la greffière soit conseiller municipal est une chose. Qu’il soit le président du Comité exécutif, donc le leader des conseillers, en est une autre. Encore une fois, je ne remets pas en cause la compétence des gens en question. Seulement, je ne souscris pas à l’idée qu’il existe une seule personne compétente pour remplir une fonction. Pas dans une grande ville.
Je ne suis pas originaire de Sherbrooke. Aussi, je n'aperçois sans doute que la pointe de l'iceberg des réseaux d'influence dans l'appareil municipal et ses organismes associés. Si c'est le cas, c'est peut-être une bonne chose que Sherbrooke se dote d'un ombudsman ?
Cette semaine, le promoteur Robert Côté, déçu du rejet de son projet de tour d’habitation de 17 étages avec restaurant tournant au sommet, concluait que « Sherbrooke est un village ». Quand on regarde les jeux d’influence à Sherbrooke, c’est ce que l’on est porté à conclure : on se dit une grande ville, mais on agit avec une mentalité de village.

mercredi 26 janvier 2011

Canal Vox fait le tour du logement complémentaire

L'émission Mise-à-jour a fait une émission spéciale sur le logement complémentaire. L'horaire de diffusion apparaît plus bas.

Mme Mariette Fugère était là pour parler de son expérience de cohabitation avec sa fille, son gendre et leurs trois enfants. Mme Chantale L'Espérance y était également pour présenter la position de la Ville. Je terminais la brochette d'invités pour présenter les raisons de mon opposition à ce projet de règlement.

Puisque Mme Fugère avait excepté de se donner en exemple, j'ai donc fait certains commentaires relativement à sa situation.

Tout d'abord, j'ai précisé que Mme Fugère n'a pas une maison intergénérationnelle (selon le sens donné au zonage) puisque ce type de logement n'est pas permis dans la zone où elle habite. Même chose pour le logement complémentaire puisque le règlement n'est pas encore passé. Elle a pu faire son projet seulement parce qu'il est permis d'agrandir sa maison et d'y avoir entre autres autant de cuisines qu'on le souhaite, en autant que les pièces communiquent entre elles. C'est la réponse que m'a fournie la Ville dans une lettre datée de septembre 2010. Et c'est important puisque cela prouve que ceux qui veulent cohabiter peuvent déjà le faire. Aucun besoin d'un nouveau règlement.

Deuxièmement, je me suis servie de son exemple pour montrer qu'une fois le permis accordé et les inspecteurs passés, il était facile de rendre les deux logements indépendants. Dans la lettre que la Ville m'a fait parvenir, il est mentionné que Mme Fugère avait ajouté une porte non permise au permis et que des modifications devraient être faites. En décembre, la situation était toujours identique.

J'ai également mentionné que la Ville présentait toujours des petits logements insérés dans le périmètre actuel des maisons. Encore une fois, l'exemple de Mme Fugère m'a permis de montrer que la Ville ne parlait pas des cas que les gens voudront éviter : l'ajout d'un très grande superficie, dans ce cas un logement complet au deuxième étage, comprenant trois chambres à coucher, une cuisine complète et une salle de bain. J'aurais bien aimé que Canal Vox montre la maison de Mme Fugère. Plusieurs citoyens auraient peut-être changé d'idée ...

Enfin, quand on considère l'âge de Mme Fugère, on ne peut dire que dans ce cas il s'agit de cohabitation pour prendre soin d'un parent vieillissant puisque celle-ci est encore dans la fleur de l'âge. C'est pour cela que la Ville ouvre une boîte de pandore. Pas de critère d'âge, pas de critère de parenté, mais le message que tout le monde peut avoir un logement dans son bungalow. Les investisseurs risquent de capter le signal très rapidement.

Il ne faut pas oublier que la cohabitation entre générations, dans les cas où elle existe, dure peu de temps par rapport à la durée de vie d'une propriété qui est de 100, 150 ans. Une fois la maison modifiée, cependant, elle le restera jusqu'à ce qu'elle tombe en ruines. De plus, pour permettre au propriétaire de récupérer son investissement (sûrement autour de 100 000 $ pour Mme Fugère) lors de la vente, la maison devra être présentée comme une maison qui génère un revenu de location. 

Bien que le cas de Mme Fugère ait servi à démontrer les limites du futur règlement, il n'en demeure pas moins que je suis opposée à ce règlement de façon générale et pas seulement spécifique. J'ai siégé quatre ans sur le Comité consultatif d'urbanisme, j'ai fait partie de la Table sur le développement commercial de Fleurimont (car on voulait retirer des droits de zonage aux commerçants) et j'ai fait le tour de mon quartier en 2008 quand on a voulu changer le zonage de un logement à deux logements. Cela fait donc longtemps que je m'intéresse aux questions de zonage. Et lors de ma campagne électorale, c'était une de mes promesses : travailler à maintenir un zonage qui conservait la valeur des propriétés et avertir les résidents si leur zonage était menacé de modification. Je termine en rappelant que j'ai travaillé 20 ans pour la SCHL dont 15 ans à titre d'analyse du marché de l'habitation à Sherbrooke.

Voici l'horaire de diffusion. Bonne réflexion.

Horaire "Mise À Jour"
Mercredi 18h30 et 22 h
Jeudi 1 h, 3 h 30, 9 h 30, 18 h et 23 h
Vendredi 1 h 30, 4 h, 10 h et 17 h 30

Samedi 2 h00, 4 h 30, 9 h00, 15 h, 18 h 30 et 21 h00
Dimanche 0 h 30, 14 h et 17 h
Lundi 1 h 00 et 3 h 30

mardi 25 janvier 2011

La Ville minimise les impacts

Lors de l'assemblée de consultation sur le logement complémentaire, la Ville a une fois de plus minimisé les impacts du règlement qu'elle veut introduire.

Des croquis nous montraient de petits logements insérés à l'intérieur du périmètre actuel de la propriété. Si c'est ce que la Ville veut encourager, on se demande pourquoi elle introduit le règlement sur le logement complémentaire. En effet, la Ville nous a dit hier qu'en ce moment tout le monde a droit d'avoir deux cuisines dans sa maison. Le seul droit que nous n'avons pas est de fermer un logement dans notre maison. Alors, il serait déjà possible de modifier sa maison pour abriter un proche.

Comme le règlement sur le logement complémentaire nécessite un lien entre la maison et le logement, alors quelle est la différence avec ce que permet la règlementation actuelle ? À mon avis aucune. Ainsi, si le but réel de la Ville est de permettre aux gens d'héberger un proche et de partager des espaces de vie communs, il n'y a aucun besoin de ce règlement.

Ce qui est préoccupant avec le règlement, c'est qu'aucun lien de parenté n'est requis. Et quand on vit avec des étrangers, on aime vivre dans des logements indépendants. C'est là que les gens de mauvaise foi pourront détourner à leur avantage le futur règlement qui donnera la possibilité aux propriétaires d'ajouter un revenu locatif à leur propriété pour en augmenter la valeur. Le règlement permet d'avoir un logement qui occupe jusqu'à 35 % de l'aire habitable. Cela signifie que si vous avez un sous-sol fini, vous pourrez ajouter un étage à votre maison ou lui ajouter une aile sur un seul étage aussi grande que votre maison. Et comme la ligne est mince pour déterminer ce qui constitue un lien entre les deux logements, la Ville ouvre la porte toute grande aux abus. Nos quartiers de maisons unifamiliales vont devenir des quartiers mixtes : locatif et unifamilial.

La Ville a admis hier n'avoir aucune définition légale d'un salon. Vous mettez un sofa dans un hall d'entrée et voilà le salon que vous partagez ! Il n'y a aucune règlementation qui concerne le nombre et le type de serrrures qu'une maison peut possèder. Tant mieux, mais en pratique cela signifie que les liens entre la maison et le logement pourront facilement être coupés si l'on ne donne jamais la clé au locataire. Par exemple, l'entrée en avant doit être partagée. Le logement peut cependant avoir une porte privée à l'arrière. Si je ne donne jamais la clé de la porte avant, la Ville ne le saura pas et mes logements seront en fait complètement indépendants.

Là où la Ville minimise l'impact de son règlement, c'est quand elle affirme que tous les abus pourront être dénoncés par les voisins et que la Ville interviendra. Si l'on se fie à l'expérience avec les logements pour étudiants, on comprend qu'il est difficile d'accorder foi à l'engagement de la Ville à cet égard. En plus, quand le voisin appellera à la Ville, on lui demandera sans doute des preuves avant d'agir. Pour le stationnement, la Ville intervient surtout si vous avez des photos. Comment ferez-vous pour prouver que les logements sont séparés parce qu'il y a des portes barrées qui limitent la libre circulation ?

Si le but est vraiment d'héberger des parents vieillissants, la Ville n'a pas besoin du nouveau règlement. Les zones grises du règlement de zonage actuel permettent de le faire. Si la Ville a derrière la tête l'idée de densifier son territoire au détriment des gens qui ont payé plus cher pour habiter un quartier unifamial, alors le nouveau règlement fera très bien le travail.

samedi 22 janvier 2011

N'oubliez pas la rencontre de lundi soir

C'est lundi le 24 janvier, dans les bureaux d'arrondissement, que nous aurons la change de nous exprimer sur le règlement sur les logements complémentaires. Je le rappelle, ce règlement permettra à toutes fins pratiques de fermer un logement dans les maisons unifamiliales. On ne parle pas seulement de petites modifications : la maison pourra être agrandie.

Voici les questions que vous pourriez poser aux représentants de la Ville :

- Avez-vous analysé l'impact de ce changement sur la valeur de nos maisons ? Sur les avenues, où le zonage est mixte, les maisons valent moins cher que dans les quartiers résidentiels. Il est normal de penser que la valeur de nos maisons diminuera si on a la malchance d'avoir plusieurs voisins qui se prévalent du nouveau règlement.

- Comment pourrez-vous contrôler la cohabitation, ie la communication entre les deux logements ? En d'autres mots, comment vous assurer que les deux logements ne seront pas indépendants ? Quelle est la définition d'un salon du point de vue de la loi ? Par exemple, un hall où l'on retrouve une causeuse pourra-t-il être appelé un salon partagé ? Le règlement de zonage et d'urbanisme comporte beaucoup de zones grises à cet effet. Alors, un propriétaire de mauvaise foi pourra faire à peu près ce qu'il veut.

- Comme le logement pourra avoir sa propre sortie extérieure, comment être sûr qu'après le passage des inspecteurs, l'entrée commune sera effectivement accessible au deuxième locataire ?

- Dans notre quartier, il n'y a pas de trottoir et les rues sont étroites. La Ville est-elle certaine que notre environnement demeurera sécuritaire si la circulation devient deux fois plus grande si plusieurs personnes construisent un logement complémentaire ?

- Pourquoi la Ville permet-elle les logements aussi grands (deux chambres, jusqu'au tiers de la maison, etc.). Pour diminuer les nuisances possible, ne serait-il pas mieux de permettre seulement les petits ajustements à l'intérieur du périmètre existant de la maison ?

- Existe-t-il des villes de la taille de Sherbrooke qui possèdent ce type de règlement sur l'ensemble de leur territoire ? Il est important de ne pas comparer Sherbrooke à des villes plus rurales à ce chapitre. Il est de connaissance notoire que le logement locatif se développe principalement dans les zones urbaines. Aussi, l'expérience d'une banlieue, dans le nombre de personnes qui se prévalent de la possibilité d'ajouter un logement, est peu pertinente pour une ville comme Sherbrooke où le transport en commun et les nombreux services rendent intéressants pour des investisseurs l'ajout d'un logement locatif à une maison.

- Combien de demandes pour la construction d'un deuxième logement dans une maison la ville reçoit-elle chaque année ?

- La Ville ne considère-t-elle plus comme un besoin les quartiers de maisons unifamiliales ? Il n'y a à l'heure actuelle que 28 zones réservées à ce type de quartier alors que 78 zones permettent d'avoir un logement dans une maison sans modification de zonage. De plus, comme les maisons se vendent bien dans les quartiers de maisons unifamiliales, cela démontre que l'intérêt pour ce type de quartier est important. Pourquoi ne pas demander aux gens qui veulent un logement dans leur maison de déménager là où c'est permis. Une fois la maison transformée, impossible de revenir en arrière et d'enlever le logement.

- La Ville pourrait-elle cesser de parler de logement intergénérationnel ou du soi-disant but de permettre la cohabitation avec des proches? Cela constitue un leurre pusique le règlement est clair : aucun lien de parenté ne sera requis. Quant à la cohabitation, la Ville sera-t-elle capable de l'assurer ? On voit dans les quartiers universitaires et du cégep beaucoup de dérogations à l'esprit de la loi. La Ville semble incapable de ou inintéressée à faire respecter ses règlements. Pourquoi rajouter un autre sujet de tension dans la ville, et fort probablement, dans ces mêmes quartiers ?

Voici quelques questions qui demanderaient réponse ...

samedi 15 janvier 2011

Passé inaperçu

Je suis allée au Maxi du centre-ville ce matin. Quel plaisir de découvrir que le stationnement à étages situé à proximité avait fait l'objet d'une cure d'embellissement très réussie. Ainsi, quand on regarde le centre-ville à partir du stationnement du Maxi, on aperçoit que les immeubles. Il faut regarder avec attention pour repérer le stationnement à étages. Tout un changement par rapport à avant !

Vivement le tour du stationnement à étages situé près de la grenouillère. Voilà de l'argent bien investi pour rendre notre centre-ville plus joli.

jeudi 13 janvier 2011

C'est le temps d'aller faire connaître votre point de vue

Pour les propriétaires qui veulent faire connaître leur point de vue sur le logement complémentaire dans les maisons unifamiliales, deux occasions leur sont fournies.

La première se trouve être la prochaine assemblée municipale qui aura lieu à l'Hôtel de ville lundi le 17 janvier à 19h00.

La seconde prendra la forme d'assemblées de consulation qui auront lieu le 24 janvier dans tous les arrondissements, au bureau d'arrondissement. Voici le détail des heures :

Brompton, 18h30
Fleurimont, 19h00
Lennoxville, 16h30
Mont-Bellevue, 18h30
Rock Forest et compagnie, 18h30
Jacques-Cartier, 18h30

Pour plus d'informations, contactez la Ville ou l'avis public paru dans La Tribune du 13 janvier à la page 28.

lundi 10 janvier 2011

En entrevue à Estrie Express

Les médias commencent à s'intéresser au règlement sur le logement complémentaire. Annie Corriveau, journaliste à Estrie Express, a fait un topo sur le sujet cet après-midi. Pour ceux que ça intéresse, le segment devrait bientôt être sur le site de Radio-Canada.

Mme Corriveau a tout d'abord parlé avec un responsable de la ville de Sherbrooke, qui justifie l'introduction du règlement par des dizaines de demandes (plutôt vague) et par une tendance, supposément à venir, à l'effet que les gens vont vouloir héberger un de leurs proches.

Le problème, c'est que le règlement ne parle aucunement de lien de parenté. On veut nous le faire accepter en nous le présentant comme une bonne cause : prendre soin de quelqu'un en lui faisant une place dans notre maison. Si les gens n'avaient pas le droit de modifier leur résidence, il n'y aurait pas vraiment de problème car la maison demeurerait une résidence unifamiliale.

Mais là, pusiqu'on pourra agrandir notre maison et fermer un logement à l'intérieur (à toutes fins pratiques et avec un peu d'imagination), c'est une autre affaire. Comme le logement complémentaire peut représenter jusqu'à 35 % de l'aire habitable, cela veut dire que vous pourrez ajouter un deuxième étage complet à votre maison si elle possède un sous-sol (chaque étage compte pour 33 % de la superficie). Quand une personne a investi 90 000 $ ou 100 000 $ pour aménager son logement complémentaire, vous pouvez être sûrs qu'elle fera valoir la possibilité d'avoir un revenu de location à ses acheteurs potentiels.

Le règlement permettra ainsi aux investisseurs de bonifier la valeur d'une maison en y ajoutant un revenu de location. Pour les résidents, qui ont payé le gros prix pour demeurer dans un quartier de maisons unifamiliales, il n'y a que des risques de perte de valeur et de tranquillité au bout de la route. Sherbrooke était reconnue pour sa qualité de vie. Le demeurera-t-elle ?

Mme Corriveau m'a également interviewé à titre de propriétaire opposée au nouveau règlement. J'ai pu faire valoir plusieurs arguments. L'un d'entre eux est qu'il existe 78 zones où il est possible d'ajouter un logement dans une maison unifamiliale sans enfreindre les règlements actuels car ces maisons sont situées dans des zones qui permettent plus d'un logement par habitation. Il y a seulement 28 zones à Sherbrooke où les maisons ne peuvent avoir qu'un logement par habitation. Cela répond à un besoin. Nous devons conserver ces zones telles quelles. Ceux qui veulent un logement dans leur maison n'ont qu'à déménager dans une zone où il est déjà permis de le faire.

Et si la ville va de l'avant, nous dédommagera-t-elle pour la perte de valeur de notre maison? Comparez le prix des maisons dans les quartiers où l'unifamilial est mélangé avec du locatif avec le prix des maisons dans les quartiers de maisons unifamiliales seulement, et vous observerez la différence de prix. Tous les quartiers sont visés, le Nord également.

Que pensez-vous de ce règlement ? Craignez-vous que la valeur de votre maison diminue ? Votre quartier est-il fait pour accomoder un plus grand nombre de résidents (largeur de la rue suffisante, présence de troittoirs, places de stationnement, etc.) ?

Êtes-vous prêts à vous déplacer à l'assemblée municipale du 17 janvier prochain pour manifester votre désapprobation ? Pour ma part, j'y serai et j'aimerais bien vous rencontrer.

dimanche 9 janvier 2011

La disparition des quartiers résidentiels ?

La ville de Sherbrooke veut rendre possible l'ajout d'un logement dans les maisons unifamililales partout sur son territoire. Techniquement, cela s'appellera un logement complémentaire. Pratiquement, cela équivaudra à demeurer à côté d'un duplex. Et oubliez le père ou la mère vieillissante : aucun lien de parenté ne sera nécessaire. Sur quoi repose la volonté de la Ville de faire disparaître les quartiers résidentiels ? On se le demande. Il y a, à l'heure actuelle, 78 zones qui permettent d'ajouter légalement un logement dans une maison unifamiliale alors que c'est interdit dans 28 zones seulement. Les gens qui veulent avoir un appartement dans leur maison n'ont qu'à déménager dans une zone où le zonage le permet.

Sherbrooke est reconnue pour sa qualité de vie. Pour les familles, l'existence de quartiers de maisons unifamiliales est importante.

Un avis sera publié dans les journaux autour du 17 janvier. Des réunions de consultation auront lieu dans les arrondissements autour du 24 janvier.

Alors, propriétaires de maisons, si vous voulez protéger la valeur de votre investissement et votre tranquillité, assistez en grand nombre à ces assemblées de consultation.