Je ne sais pas ce que l'approche des élections municipales amène dans l'air, mais voici ce que j'ai observé.
À l’approche des élections municipales de 2009, les
résidents de Fleurimont avaient reçu une claque bien sentie : le centre de
foires allait voir le jour au plateau St-Joseph, et non pas sur la 12e
Avenue à Fleurimont, malgré une économie évaluée à 3,8 millions de dollars.
Louidas Brochu en avait été tellement ulcéré qu’il avait démissionné de la
présidence du Comité consultatif d’urbanisme. Le conseiller Francis Gagnon
avait mentionné qu’il ne pourrait expliquer à ses électeurs que la Ville se
soit privée d’une telle économie en pleine récession économique. La Chambre de
commerce de Fleurimont avait également exprimé son vif désaccord.
Nous voici maintenant à la veille des élections de 2013.
Voici que Fleurimont reçoit un nouveau camouflet de la part du conseil
municipal : la zone d’implantation des bureaux privés de plus de
8 000 pieds carrés sera de taille réduite à Fleurimont, comparativement à
ce qui sera permis vers l’Ouest de la Ville. La Chambre de commerce de Fleurimont
s’est d'abord levée pour dénoncer avec raison cette situation inéquitable. Les conseillers
municipaux de Fleurimont sont cependant demeurés silencieux cette fois-ci. Sur
qui compter alors pour défendre les intérêts des citoyens de ce secteur?
À plusieurs reprises, au cours des dernières années, j’ai
mentionné qu’il faut avoir de bonnes raisons pour enlever des droits de zonage
car cela se traduit par une baisse de valeur pour les propriétaires de terrains
et de propriétés qui ont fait leur acquisition de bonne foi. Si l’on veut retirer des droits, il faut donc avoir de
très bonnes raisons pour le faire. Et dans ce dossier, la Ville n’en a pas.
De limiter le développement des bureaux privés sur la rue King Est à la portion
boulevard St-François à Murray alors que du côté Ouest on le permet jusqu’à la
410, c’est illogique, surtout quand le but officiel du règlement est de
concentrer l’offre de bureaux au centre-ville. Et encore là, il y aurait beaucoup à dire sur ce paradigme.
Dans certains secteurs, les conseillers veillent aux
intérêts de leurs électeurs. En effet, il semblerait que c’est à la demande de
certains élus que du côté Ouest, la zone a été agrandie de la rue Vimy à la
410. Qu’ont fait les élus de Fleurimont pour protéger la valeur des avoirs de leurs électeurs? Rien, semble-t-il.
Si la Ville avait un meilleur dossier au chapitre de la
gestion de ses règlements d’urbanisme, on pourrait peut-être accepter cette
décision avec sérénité et confiance. Comme ce n’est pas le cas, je comprenait la
sortie en force de la Chambre de commerce de Fleurimont. Ce qui m’étonne, maintenant, c'est la volte-face de la Chambre après discussions avec les élus et la division de l'urbanisme.
L'article de La Tribune qui relate les raisons de ce changement de position manque de précision. On explique qu'environ 20 % des bureaux pourront être établis en dehors du centre-ville élargi. On ne nous dit cependant pas comment il est possible de gérer efficacement un règlement qui peut à la fois s'appliquer et ne pas s'appliquer. Il faudrait aussi préciser sur quelles bases sera déterminée l'égibilité de ces projets. N'ouvre-t-on pas la porte au copinage, sinon au magouillage? Voilà de quoi il faudrait minimalement s'assurer.