lundi 28 février 2011

Desjardins : des milliards de profit, aucune once de culpabilité

Vu dans le journal en fin de semaine : "Surplus record de 1,4 milliard pour Desjardins". Mes pensées vont plutôt à tous les investisseurs induits en erreur par Desjardins et dont l'argent est pris dans des CPG gestion active. Notre coopérative nationale devrait avoir l'humilité de reconnaître ses torts et de dédommager ses membres. Je vous invite à cliquer sur les liens suivants pour en connaître plus sur cette histoire.

http://www.lesaffaires.com/mes-finances/reponses-d-experts/desjardi...

http://www.cyberpresse.ca/la-tribune/opinions/201004/08/01-4268459-...

vendredi 25 février 2011

Belles surprises sur le chemin du travail

Ce matin, en me rendant au travail, j'ai eu le plaisir de croiser un grand pic. Cela faisait plusieurs semaines que je l'entendais picosser les arbres, mais je n'avais pas encore réussi à l'apercevoir. L'image ci-bas, montre bien l'élégance de ce volatile à la crinière rouge. Elle ne donne cependant pas une bonne idée de sa taille. En effet, le grand pic est gros comme une petite poule. Assez imposant à voir dans un arbre !

Un peu plus loin, un pic flamboyant, était occupé à sa besogne.

Un beau début de journée, en pleine ville de Sherbrooke, à proximité du parc Victoria. C'est ça Sherbrooke : baigner dans la nature, avec les services d'une grande ville. Qui a dit qu'on ne pouvait pas avoir le meilleur des deux mondes ?


mercredi 23 février 2011

Luc Larochelle passe à côté de la question

Déception ce matin en lisant ma Tribune. Luc Larochelle joue sur la fibre sentimentale des lecteurs et se borne à faire l'apologie de Marie-Claude Bibeau, conjointe du maire Bernard Sévigny.

La chronique de M. Larochelle fait suite à la publication de mon texte qui questionnait l'à-propos de la nomination au cours des derniers mois de Mme Bibeau à deux conseils d'administration d'importance liés à la Ville. Mon texte soulignait la pratique acceptée à Sherbrooke que des conjoints se partagent des fonctions dans le même champ d'influence. Je faisais aussi référence au conseiller Serge Paquin qui est le conjoint de la greffière de la ville, Mme Isabelle Sauvé. Rappelons que nous parlons ici de la sphère politique municipale, et non de l'entreprise privée.

Dans son texte de ce matin, M. Larochelle nous présente le curriculum vitae (CV) de Mme Bibeau et nous raconte les grandes lignes de son histoire d'amour : "Je n'avais pas tellement d'affinités avec Bernard", "Nous n'avons jamais cherché à cacher notre relation, nous nous sommes présentés main dans la main l'été dernier au lancement d'Omaterra ", etc.

Malheureusement, M. Larochelle évite la question de fond. Quand on occupe des postes dans la sphère publique est-il correct d'un point de vue éthique d'accepter que son conjoint occupe un poste dans la même sphère d'influence ? Selon moi la réponse est non. Et comme je le mentionnais dans ma lettre de la semaine dernière, en matière de conflit d'intérêt, l'apparence de conflit d'intérêt est aussi importante que la possibilité de conflit elle-même.

J'ai travaillé 15 ans comme porte-parole de la Société Canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) à Sherbrooke. Durant toutes ces années, il m'était interdit de m'impliquer en politique municipale à cause de l'apparence de conflits d'intérêt. Par exemple, si j'avais été conseillère municipale en plus de travailler à la SCHL, les gens auraient pu se demander si mes décisions d'élue en ce qui a trait au logement social à Sherbrooke étaient gouvernées par le bien-être des Sherbrookois ou par les intérêts de la SCHL. Même si ce genre de suppositions était tiré par les cheveux, leur existence constituait une raison suffisante pour un ministère avec un code d'éthique bien implanté de restreindre la liberté d'action d'un employé. J'avais alors un choix à faire : rester et respecter le code d'éthique ou quitter et profiter de ma liberté de parole et d'action.

Au lieu de faire jouer les violons pour nous convaincre que la nomination d'un conjoint dans le monde municipale n'est pas une question pertinente si la personne est compétente, M. Larochelle aurait pu utiliser sa tribune pour faire avancer le débat.

Tout d'abord, à eux deux, Sherbrooke Innopole et Destination Sherbrooke comptent combien de postes sur leur C.A. qui ne sont pas réservés à des élus ou à des personnes qui occupent une fonction particulière ?Supposons que l'on en ait répertorié 20 (c'est sûrement moins que cela). Ne peut-on trouver dans tout Sherbrooke, qui compte plus de 140 000 habitants, 20 personnes compétentes qui n'arrivent pas de l'entourage rapproché du maire ou des élus ? Qu'on me fasse cette démonstration et j'accepterai la nomination de Mme Bibeau. On essaie de nous faire croire que Sherbrooke est un village, qu'elle doit se comporter comme tel. Ce n'est pas vrai. Sherbrooke se situe dans les cinq premières villes en importance au Québec. J'ai hâte que cela paraisse.

Ensuite, M. Larochelle aurait pu s'intéresser de près au code d'éthique que se sont donné les élus de Sherbrooke, il y a plusieurs années déjà. L'opinion d'un spécialiste en éthique des organisations municipales aurait sûrement pu jeter un éclairage intéressant sur le débat.

Mais non, on reste dans le registre du portrait attendrissant. Pourquoi se méfier ? En fait, M. Larochelle va même jusqu'à dire : "S'ils abusent un jour de leur influence, que celle-ci devient éxagérée et déplacée, Mme Bibeau et M. Sévigny seront dénoncés et sanctionnés." L'influence est par définition quelque chose de caché. Donc, il serait surprenant que quelqu'un puisse prouver hors de tout doute un quelconque trafic d'influence. Regardez tout ce qui se passe au Québec à ce chapitre. On parle d'enveloppes brunes, de coûts de travaux éhontément élevés, etc. Qui a pu prouver quoi que ce soit ? Il faut éviter de se retrouver dans ce type de situation. On appelle cela de la prévention, de l'éthique. En fait, on aime se plaindre de la corruption au Québec, mais on n'aime pas chercher comment elle peut se développer et comment on peut la prévenir.

Enfin, dernier appel aux sentiments dans ce texte, on nous dit que M. Sévigny est "respectueux de l'autonomie des femmes et de la place qu'elles occupent dans la société" et l'article se termine sur cette phrase : "Pourquoi d'ailleurs faudrait-il soustraire à la politique le principe de l'égalité des chances". Dans ce cas-ci, il faut déterminer ce qui a préséance : la place des femmes ou l'éthique dans l'accomplissement d'une fonction publique ? Mme Bibeau pourrait continuer à réseauter et à faire bénéficier la société de ses compétences dans des sphères d'activités autres que celle du monde de la politique municipale. Ses chances, elle ne les perd pas en choisissant d'autres cibles d'action, surtout avec ses grandes compétences. Cela lui demande peut-être juste de chercher un peu plus, d'attendre quelques mois additionnels.

Vraiment, M. Larochelle est passé à côté de la question en ne traitant que l'aspect humain de la chose. Le débat se situe à un autre niveau, malheureusement.

mercredi 9 février 2011

Se garder une petite gêne

Certains élus municipaux auraient souhaité que les nominations au CA de Destination Sherbrooke se fassent par appel public plutôt que par nomination.  C’est bien sûr ce que devrait viser la ville de Sherbrooke pour amener du sang neuf et des points de vue nouveaux au sein de ses organismes décisionnels.
Je suis surprise cependant qu’aucun commentaire n’ait été fait concernant la nomination de la conjointe du maire, Mme Marie-Claude Bibeau, à un deuxième CA d'importance depuis quelques mois. Mme Bibeau siègera au CA de Destination Sherbrooke alors qu’elle fait déjà partie du CA de Sherbrooke Innopole. Je ne connais pas cette personne et ne puis donc juger de ses habiletés ou compétences. Cependant, comme ces deux organismes jouent un rôle clé dans la stratégie de développement de Sherbrooke, je ne peux m’empêcher de penser que la présence de Mme Bibeau sur ces deux CA n’est qu’une extension de la main mise du maire sur ces organismes. Une façon d’asseoir son pouvoir, de l’étendre.
Le fait que le maire se retire toujours lors des nominations qui concernent sa conjointe ne règle  pas la question du conflit d’intérêt selon moi. En la matière, l’apparence de conflit d’intérêt a souvent autant de poids que la présence réelle d’un tel conflit. Aussi, il me semble que le maire et sa conjointe pourraient se garder une petite gêne et éviter ce genre de rapprochement qui m’apparaît inapproprié. Il y a sûrement plein d’autres CA à Sherbrooke où Mme Bibeau pourrait utiliser ses compétences sans être directement dans le champ d’influence de son conjoint. De la même façon, il doit y avoir suffisamment de talents à Sherbrooke pour qu’on ne soit pas limité à piger dans l’entourage rapproché du maire ou des conseillers.
Quand Bernard Sévigny a fondé le Renouveau sherbrookois, c'était entre autres pour faire contrepoids à un maire (Perreault) qui possédait un pouvoir trop étendu au niveau municipal. "En plaçant" sa conjointe sur des CA aussi stratégiques, M. Sévigny réinvente le genre.
Bien sûr, puisque la ville de Sherbrooke tolère que la greffière et le conseiller municipal président du Comité exécutif de la Ville soient des conjoints, cela en dit long sur l’importance accordée aux conflits d’intérêt, ou apparence de conflits d’intérêt, dans l’appareil municipal.  Il me semble que la division entre le côté légal et le côté politique de la Ville devrait être claire et précise. Que le conjoint de la greffière soit conseiller municipal est une chose. Qu’il soit le président du Comité exécutif, donc le leader des conseillers, en est une autre. Encore une fois, je ne remets pas en cause la compétence des gens en question. Seulement, je ne souscris pas à l’idée qu’il existe une seule personne compétente pour remplir une fonction. Pas dans une grande ville.
Je ne suis pas originaire de Sherbrooke. Aussi, je n'aperçois sans doute que la pointe de l'iceberg des réseaux d'influence dans l'appareil municipal et ses organismes associés. Si c'est le cas, c'est peut-être une bonne chose que Sherbrooke se dote d'un ombudsman ?
Cette semaine, le promoteur Robert Côté, déçu du rejet de son projet de tour d’habitation de 17 étages avec restaurant tournant au sommet, concluait que « Sherbrooke est un village ». Quand on regarde les jeux d’influence à Sherbrooke, c’est ce que l’on est porté à conclure : on se dit une grande ville, mais on agit avec une mentalité de village.