mardi 28 mai 2013

Le Renouveau sherbrookois: une machine à générer de la visibilité gratuite


Les Sherbrookois ne doivent pas être dupes. Le parti du Renouveau sherbrookois (RS) représente les vues de très peu de citoyens, et ne représente même pas nécessairement celles de ses futurs candidats aux prochaines élections municipales. En fait, le RS doit être vu pour ce qu’il est : une formidable machine à générer de la visibilité gratuite, un atout crucial durant une campagne électorale.

Le RS représente très peu de Sherbrookois puisqu’il n’a que 250 membres, sur une population de 157 517 personnes. Il s’agit donc d’un taux de représentation négligeable de 0,16 %. 

Si les partis politiques municipaux étaient une réalité signifiante dans la région, nous n’entendrions même pas parler d’un parti qui ne réussit à rejoindre que 0,16 % de militants. Cependant, comme il est le seul parti, chacune de ses sorties devient un événement qui semble signifiant.

Le RS ne semble même pas être une réalité qui demande considération pour ses propres candidats. M. Serge Audet, un candidat de premier plan pour le RS, et à qui on dit vouloir confier de grandes responsabilités, n’a même pas jugé bon participer au congrès d’orientation de son parti à deux jours de l’annonce de sa candidature. Quand un futur leader ne se présente pas dans les lieux de décision, ça veut tout dire.

De plus, le parti n’a pas tenu à se donner d’orientations précises. On préfère rester dans le « flou ». De toute manière, pourquoi se donner des orientations de parti quand les candidats affirment, les uns après les autres, qu’ils ont joint le parti parce qu’ils conservent leur liberté de décision? À quoi bon joindre un parti si c’est pour faire bande à part à la première occasion? On se rappellera, par exemple, que Mme Diane Delisle, membre du comité exécutif de surcroît, a voté contre la résolution demandant la réduction du nombre d’élus, un projet auquel le maire tenait fortement.

Il ne faut donc pas prendre pour argent comptant l’argument que le maire veut faire élire un maximum de conseillers pour pouvoir apporter les changements qu’il promet. Son équipe peut à tout moment lui faire faux bond, comme le passé en témoigne.

Ainsi, pourquoi le RS existe-t-il vraiment? Tout simplement parce qu’il donne accès à des fonds, donc du soutien, et surtout parce que c’est une formidable machine à générer de la visibilité gratuite. Le congrès d’orientation de la fin de semaine, bien qu’il n’ait attiré que 25 personnes, a eu droit à une première page de La Tribune et à une pleine page à l’intérieur du journal alors qu’en temps normal, une manifestation regroupant le même nombre d’individus serait passée sous le radar ou n’aurait donné lieu qu’à un entrefilet. Un non-événement a reçu une importante couverture médiatique. Bien que plus difficile à mesurer, on peut penser que la couverture télévisuelle et radiophonique est allée dans le même sens.

Voilà à quoi sert le Renouveau sherbrookois. Souvenons-nous en au moment des prochaines élections.