mercredi 11 septembre 2013

Aéroport: manque de transparence flagrant de la part du maire


La vision du Renouveau Sherbrookois énonce clairement la volonté de gouverner en ayant recours à l’intervention cohérente et transparente.

Pourtant, depuis la fin du mois de juin, le maire Bernard Sévigny avait en sa possession une information importante quant au développement du dossier de l’aéroport, et il a sciemment caché cette information à la population. Questionné par les médias, il s’est enfoncé dans le mensonge en faisant le gars qui attend toujours la réponse à sa demande pour ajouter Sherbrooke à la liste des aéroports désignés, alors que Transports Canada lui avait déjà fait parvenir un avis de refus. Bel exemple de transparence.

M. le maire se justifie, maintenant que le secret a été éventé, en disant ne pas avoir voulu mordre la main du fédéral, surtout qu’il y aurait peut-être une solution de rechange pour aboutir à nos fins. Ce que M. Sévigny ne semble pas comprendre, c’est que les citoyens ne lui demandaient pas de déchirer sa chemise sur la place publique. Il aurait seulement suffit qu’il dise les choses simplement, soit que Sherbrooke n’aurait pas droit à la solution de premier choix, mais qu’il y avait peut-être une alternative si l’on se montrait patient, qu’on était chanceux et prêt à y mettre le prix (un montant additionnel de 250 000 $ par année). Le fédéral n’aurait pas été froissé que les citoyens soient traités en adultes, le dossier aurait pu cheminer et la population aurait vraiment eu droit à la transparence.

J’ai toujours eu des doutes quant à la viabilité et à l’impact réel d’un aéroport sur le développement régional. Mes doutes ont grandi maintenant que je sais que je ne peux plus me fier au discours du maire. Ce dernier a-t-il d’autres informations qu’il nous cache, par exemple sur le coût réel de l’exploitation d’un aéroport? On sait par exemple, que l’aéroport de Gatineau, une ville plus populeuse que Sherbrooke et située à proximité de la capitale du Canada, est constamment déficitaire. En 2011, le déficit y a atteint 670 000 $. Pour 2012, on estime qu’il a atteint 500 000 $. De plus, une étude du gouvernement fédéral aurait montré que la rentabilité des petits aéroports régionaux était difficile à atteindre[1]. Peut-on raisonnablement penser qu’un aéroport à Sherbrooke fera ses frais?  

Enfin, quant aux retombées économiques, les estimations présentées par le maire depuis des mois sont-elles encore valables ou devraient-elles être révisées à la baisse? Les retombées anticipées des  Jeux du Canada ont déçu les commerçants. Il ne faudrait pas créer de fausses anticipations à nouveau.

Pour ma part, le lien de confiance est brisé. Je ne crois pas aux velléités de transparence du maire Sévigny.
 
Cet article a été publié dans Le Journal de Sherbrooke du 11 septembre dernier à la page 6.



[1] Jury, Pierre, “L’aéroport de Gatineau, un outil coûteux », Le Droit, 14 mai 2013, p. 14.