lundi 10 janvier 2011

En entrevue à Estrie Express

Les médias commencent à s'intéresser au règlement sur le logement complémentaire. Annie Corriveau, journaliste à Estrie Express, a fait un topo sur le sujet cet après-midi. Pour ceux que ça intéresse, le segment devrait bientôt être sur le site de Radio-Canada.

Mme Corriveau a tout d'abord parlé avec un responsable de la ville de Sherbrooke, qui justifie l'introduction du règlement par des dizaines de demandes (plutôt vague) et par une tendance, supposément à venir, à l'effet que les gens vont vouloir héberger un de leurs proches.

Le problème, c'est que le règlement ne parle aucunement de lien de parenté. On veut nous le faire accepter en nous le présentant comme une bonne cause : prendre soin de quelqu'un en lui faisant une place dans notre maison. Si les gens n'avaient pas le droit de modifier leur résidence, il n'y aurait pas vraiment de problème car la maison demeurerait une résidence unifamiliale.

Mais là, pusiqu'on pourra agrandir notre maison et fermer un logement à l'intérieur (à toutes fins pratiques et avec un peu d'imagination), c'est une autre affaire. Comme le logement complémentaire peut représenter jusqu'à 35 % de l'aire habitable, cela veut dire que vous pourrez ajouter un deuxième étage complet à votre maison si elle possède un sous-sol (chaque étage compte pour 33 % de la superficie). Quand une personne a investi 90 000 $ ou 100 000 $ pour aménager son logement complémentaire, vous pouvez être sûrs qu'elle fera valoir la possibilité d'avoir un revenu de location à ses acheteurs potentiels.

Le règlement permettra ainsi aux investisseurs de bonifier la valeur d'une maison en y ajoutant un revenu de location. Pour les résidents, qui ont payé le gros prix pour demeurer dans un quartier de maisons unifamiliales, il n'y a que des risques de perte de valeur et de tranquillité au bout de la route. Sherbrooke était reconnue pour sa qualité de vie. Le demeurera-t-elle ?

Mme Corriveau m'a également interviewé à titre de propriétaire opposée au nouveau règlement. J'ai pu faire valoir plusieurs arguments. L'un d'entre eux est qu'il existe 78 zones où il est possible d'ajouter un logement dans une maison unifamiliale sans enfreindre les règlements actuels car ces maisons sont situées dans des zones qui permettent plus d'un logement par habitation. Il y a seulement 28 zones à Sherbrooke où les maisons ne peuvent avoir qu'un logement par habitation. Cela répond à un besoin. Nous devons conserver ces zones telles quelles. Ceux qui veulent un logement dans leur maison n'ont qu'à déménager dans une zone où il est déjà permis de le faire.

Et si la ville va de l'avant, nous dédommagera-t-elle pour la perte de valeur de notre maison? Comparez le prix des maisons dans les quartiers où l'unifamilial est mélangé avec du locatif avec le prix des maisons dans les quartiers de maisons unifamiliales seulement, et vous observerez la différence de prix. Tous les quartiers sont visés, le Nord également.

Que pensez-vous de ce règlement ? Craignez-vous que la valeur de votre maison diminue ? Votre quartier est-il fait pour accomoder un plus grand nombre de résidents (largeur de la rue suffisante, présence de troittoirs, places de stationnement, etc.) ?

Êtes-vous prêts à vous déplacer à l'assemblée municipale du 17 janvier prochain pour manifester votre désapprobation ? Pour ma part, j'y serai et j'aimerais bien vous rencontrer.

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