Il y a quelques jours, Alexandre Blanchette, qui signe sa lettre à titre d'ancien candidat
du Renouveau Sherbrookois (RS), commentait la décision du conseiller municipal
Julien Lachance de se présenter comme candidat indépendant aux prochaines
élections municipales. En faisant ce choix, M. Lachance allait, selon M. Blanchette, rendre plus
difficile la réduction du nombre de conseillers municipaux, car seul un conseil
formé majoritairement d’élus en provenance du RS permettrait d’atteindre cet
objectif. (L'article a été publié dans le journal La Tribune du 25 juin dernier à la page 10.)
Ce dernier semble oublier que lors du vote sur la réduction
du nombre d’élus en mai 2012, c’est le vote d’un membre du parti du RS, Diane
Delisle, qui a fait avorter le projet.
Et pourtant, cette dernière bénéficiait de toute la confiance du maire
puisqu’elle siège au très sélect comité exécutif de la Ville. Le projet de
réduction a échoué par l’action d’un membre du RS il y a un an, mais il faut
croire M. Blanchette sur parole que ce ne sera plus le cas dans le futur?
Rappelons aussi que M. Lachance a voté en 2012 pour la
réduction du nombre d’élus alors que la solution proposée n’avait aucun bon
sens du point de vue de l’équité de la représentation citoyenne (voir le texte du 8 mai 2012 sur ce blogue). Alors, si l’on
arrive avec une solution plus sensée, pourquoi M. Lachance changerait-il d’idée?
Quand les candidats indépendants sortiront leur programme
électoral, la population pourra constater lesquels sont en faveur d’une
réduction intelligente du nombre d’élus municipaux. Ils verront alors qui est
prêt à mettre son siège en jeu pour le bien de la communauté. Cependant, à voir
la précipitation avec laquelle certains conseillers actuels joignent les rangs du
parti depuis que le maire a déclaré que pour occuper des postes importants il
faudra faire parti du RS, on se demande qui est le plus occupé à défendre ses
arrières.
La lettre de M. Blanchette présente également la réduction
du nombre de conseillers comme l’enjeu central de la prochaine campagne
électorale. En passant de 19 à 15, le nombre d’élus permettait une économie de
250 000 $ par an. Le million additionnel dont on parlait en mai lors du vote provenait d’une autre restructuration, soit la
réorganisation de la gestion des parcs et des loisirs présentée au même moment.
Ainsi, comment cet enjeu estimé à 250 000 $ pourrait-il éclipser celui du
déficit des caisses de retraite qui oblige la Ville à y injecter 9 millions de
dollars par année, ou encore celui du sentier réfrigéré du Marché de la Gare qui
nécessitera des investissements de 736 000 $ et des frais annuels de
94 000 $ ?
Pour avoir côtoyé M. Blanchette au Forum de la population et
au Cégep de Sherbrooke, je ne reconnais pas là la clairvoyance habituelle de ses analyses. Il faut dire que ses tâches de Coordonnateur de la permanence (profil
linkedin) et de membre du Comité conseil du Renouveau sherbrookois (site du parti) teintent
peut-être ses propos.