samedi 26 mai 2012

On devrait rendre les cours d'économie obligatoires

Voici un excellent article publié hier. Son auteur fait la démonstration qu'il se dit tout et n'importe quoi sur la place publique sur notre système économique et le conflit étudiant.

Voilà qui plaide pour la réintroduction des cours d'économie obligatoires au secondaire, donné par des économistes. Le gouvernement devrait également songer à rendre un cours d'économie obligatoire à tous les étudiants du Cégep.

Bonne lecture,

http://www.lapresse.ca/debats/nos-collaborateurs/martin-coiteux/201...

samedi 19 mai 2012

Les chambres de la coopérative du Cégep seront au-dessus du prix du marché

J'ai contacté un propriétaire de chambres pour étudiants dont les chambres sont restées vacantes en grande partie cette année. Pourtant, il fait des baux de 10 mois. Sa propriété, très propre, est située à 750 mètres du Cégep sur une rue agréable. Prix du loyer ? 280 $ par mois, Internet, services et meubles fournis. Il y a même une laveuse et une sécheuse dans la maison. Ainsi, quelque chose de comparable à la future coopérative du Cégep. Sauf que dans ce cas, le loyer sera de 350 $, soit 70 $ de plus par mois que pour la chambre dans une propriété privée.

mercredi 16 mai 2012

Mettre ses énergies sur l'enseignement et non le béton

Au cours des derniers mois, dans le cadre du débat sur la hausse des frais de scolarité, les universités se sont fait reprocher de trop investir dans l’immobilier, et pas assez dans des domaines qui augmentent directement la qualité de l’enseignement.

Étant donné que cet argument a été présenté sur plusieurs tribunes, je suis surprise de constater que personne ne semble remettre en cause la décision du Cégep de Sherbrooke de faire l’acquisition de l’ancienne église Notre-Dame-de-l’Assomption pour la transformer en coopérative d’habitation. Pourtant, on peut se demander quel but poursuit le cégep avec ce projet. Est-ce que les ressources et les énergies déployées ne seraient pas mieux investies ailleurs? On se rappellera qu’un premier montant de 20 000 $ a été autorisé pour procéder à l’analyse de faisabilité.

On ne peut pas dire qu’il y a pénurie de logements locatifs à Sherbrooke. La dernière enquête de la Société canadienne d’hypothèques et de logement révèle que 4,7 % des logements étaient inoccupés en octobre 2011, ce qui représentait un peu plus de 1 500 appartements en attente d’un locataire. On considère qu’un marché est équilibré s’il présente un taux d’inoccupation de 3 %. Les zones à proximité du Cégep, soient l’Est, le Centre et le Nord, affichaient des taux d’inoccupation variant entre 4,8 % et 6 %. Il y a donc plusieurs logements de disponibles dans les environs du cégep.

À ceux-ci s’ajoutent les chambres pour étudiants qui ne font pas partie de cette enquête. Depuis l’instauration de la passe d’autobus gratuite pour les étudiants, les pancartes de chambres à louer inoccupées semblent plus nombreuses dans les rues avoisinant le cégep.

Dans la future coopérative d’habitation, le loyer pour une chambre sera de 350 $ par mois. Bien qu’on parle ici de chambres meublées avec services, on ne peut pas dire que ce projet visera à fournir des logements plus abordables que ce qu’il y a sur le marché. À Sherbrooke, le loyer moyen pour un appartement de deux chambres est de 577 $ par mois. Si deux étudiants se partagent un tel logement, leur loyer équivaudra à ce que la coopérative offrira. Si trois étudiants décident de se partager un logement de trois chambres, dont le prix moyen est de 702 $, le marché privé sera plus abordable que la coopérative, sans compter que l’Est et le Centre présentent généralement des loyers inférieurs à la moyenne.

La coopérative ne sera pas située directement sur le campus du cégep. Les étudiants auront à franchir entre 750 mètres et un kilomètre pour rejoindre leur pavillon. Il ne peut donc pas s’agir d’accroître le sentiment d’appartenance.

Est-ce que ces logements seront destinés à des étudiants présentant des difficultés académiques à qui on offrirait des services d’études spécialisés? Il n’en est fait mention nulle part.

Il est donc légitime de se demander pourquoi le cégep veut se substituer au marché privé alors que celui-ci joue déjà bien son rôle. Le cégep n’aurait-il pas intérêt à se concentrer sur son mandat principal puisqu’il n’y a pas de réelle problématique que ce projet règlera en matière de logement pour les étudiants?

mardi 8 mai 2012

Arrondissements: inéquités et brouillard en vue

Suite au Comité de chantier sur les services de proximité et de gouvernance, la ville de Sherbrooke propose de retrancher un élu dans chacun des arrondissements populeux.  Bien des gens, dont moi-même, étaient d’accord avec le principe de réduire le nombre d’élus. La ville de Québec n’est-elle pas bien gouvernée et dynamique alors que ses élus représentent 24 500 citoyens chacun, comparativement à 8 300 en moyenne à Sherbrooke?


Le problème, c’est que la Ville s’est tellement imposé de contraintes que cet exercice n’a plus de sens. Par exemple, le fait qu’on doive compter un minimum de trois conseillers dans un conseil d’arrondissement fait en sorte qu’il est impossible de retrancher un conseiller municipal dans les arrondissements de Brompton et de Lennoxville, à moins de fusionner ceux-ci avec d’autres ou d’enlever tous les arrondissements. Cependant, la Ville s’est donné comme obligation, avant même le début des travaux, de conserver les arrondissements et leur territoire. C’est pourquoi la réduction du nombre d’élus ne pouvait provenir que des grands arrondissements.


Là où le bât blesse, c’est que dans les arrondissements populeux, les élus desservent déjà beaucoup plus de citoyens que dans les petits. Avec les changements proposés, le manque d’équité sera encore plus grand. Dans l’arrondissement de Lennoxville, trois élus représenteront 5 350 citoyens, soit moins de 1 800 personnes par élu. Un conseiller de Fleurimont, pour sa part, devra rendre des comptes à 10 400 citoyens. On peut comprendre dès lors qu’il sera toujours relativement plus facile pour les élus des petits arrondissements de mobiliser leurs citoyens pour influencer les décisions du conseil municipal. Il faut aussi noter que les budgets de recherche et secrétariat accentuent le phénomène.  À l’heure actuelle, 4 $ par citoyen peuvent être dépensés à Brompton à ce chapitre, contre 0,90 $ par citoyen à Rock Forest-Saint-Élie-Deauville. Espérons que la Ville saura convaincre Québec de modifier la loi quant à l’allocation de ces budgets. Une question se pose toujours: veut-on réellement accentuer le déficit démocratique actuel pour économiser 250 000 $?


Les Sherbrookois de l’ancienne ville de Sherbrooke ont déjà beaucoup donné à la cause de la fusion municipale. Les baisses de taxes qu’on nous avait promises (200 $ par an) se sont envolées quand le conseil municipal a décidé, sans consulter les citoyens, de donner Hydro-Sherbrooke à la nouvelle ville.  Il nous a aussi fallu partager nos services avec plus de gens, ce qui amène rarement une meilleure qualité de ceux-ci : diminution du nombre de collectes de déchets,  reconfiguration des circuits pour le transport en commun, état de nos routes, etc. Il a fallu attendre plusieurs années avant que tous les citoyens du nouveau Sherbrooke paient le même niveau de taxes que nous (il semblerait même que pour la taxe d’affaires, l’harmonisation ne soit pas encore terminée). Dix ans plus tard, on vient nous en demander encore un  peu plus par rapport aux petits arrondissements.


Le brouillard, pour sa part, provient de l’évaluation trop générale des économies reliées à l’exercice, en tenant compte des autres volets touchant les propositions du Comité. Par exemple, on nous dit que le travail des élus et des directeurs d’arrondissement sera facilité par l’implantation du 311, un service de gestion des plaintes. Cependant, on ne mentionne pas dans le rapport que ce service risque d’avoir des coûts récurrents avoisinant  600 000 $, sans compter les frais d’implantation qui seraient du même ordre (évaluation basée sur les coûts à Gatineau). N’oublions pas que couper quatre élus sauvera 250 000 $ par an.


De même, on nous dit que la centralisation facilitera la vente de l’ancien poste de police sur la rue Marquette. Pourtant, la centralisation mènera à l’abolition de moins de 20 postes de fonctionnaires, soit  trois par arrondissement en moyenne. Est-ce que la libération d’aussi peu d’espace fera une différence dans le choix de vendre ou conserver un immeuble aussi grand que l’ancien poste de police? On peut en douter.


Enfin, on va transformer des postes de généralistes en loisirs en postes de spécialistes et on ne semble pas comptabiliser de futures (et fort probables) hausses de salaire. Idem pour les directeurs d’arrondissement qui devront gérer deux arrondissements au lieu d’un seul. Aussi, toute la réorganisation va faire en sorte que plus d’employés municipaux auront à se déplacer de leur bureau vers les divers bureaux d’arrondissements, mais on omet de présenter l’impact sur les frais de déplacement (temps et kilométrage). Le brouillard s’épaissit.


En conclusion, oui à la réduction du nombre d’élus, mais quand on se décidera à revoir les territoires ou l’existence des arrondissements. Là, on pourra même se permettre de descendre à un nombre encore moindre, sans craindre que certains citoyens aient un poids politique moins important que les autres.  Oui également à une réorganisation des services, mais que la Ville nous présente des scénarios plus étoffés que celui sur la table afin que nous puissions nous prononcer sur la base de données plus près de la réalité.

P.S. Cette lettre a été envoyée à La Tribune pour publication il y a une semaine environ. Elle n'a cependant pas été publiée.

mardi 1 mai 2012

Frais de scolarité: le conflit serait terminé si on savait compter

Un gros merci à Luc Godbout, fiscaliste, de nous apprendre qu'avec la hausse des frais de scolarité et les modifications au régime des prêts et bourses, un étudiant dont les parents font 45 000 $ par an se retrouvera avec 3 581 $ de plus dans ses poches que par rapport au statu quo.

M. Godbout estime que tous les jeunes dont les parents gagnent moins de 65 000 $ seront plus riches suite à la hausse des frais de scolarité.

On mène encore une fausse bataille. L'enfer est pavé de bonnes intentions. Je préfère les faits aux intentions. Ils nous permettent de prendre de meilleures décisions.

L'article où l'on fait mention des calculs de M. Godbout peut être consulté dans La Tribune du 1er mai. Il est paru sous la plume de Stéphanie Grammond et porte le titre "Des gagnants et des perdants", en page 6. Cet article aurait dû faire la une du journal puisqu'on dit qu'on manifeste encore pour garantir l'accessibilité. Si on savait compter, le conflit serait terminé.