dimanche 23 février 2014

Des compromis qui ont permis l'émergence d'un large consensus sur la gouvernance


Afin de respecter leur engagement électoral, le maire Sévigny et son parti ont déposé au Conseil municipal une proposition visant à réformer la gouvernance municipale.  Permettant d’économiser annuellement près de 2 millions de dollars, cette réforme prévoyait de « centraliser » la gestion des Loisirs et des Parcs et de réduire le nombre d’élus et d’arrondissements.
Le volet touchant la réduction du nombre d’élus permettait à lui seul des économies de 650 000 $ par an. Il prévoyait l’abolition de sept postes de conseillers municipaux, deux postes de conseillers d’arrondissement et trois arrondissements. Les arrondissements touchés étaient celui de Bromptonville, qui disparaissait pour se fusionner avec celui de Fleurimont, et ceux du Mont-Bellevue et de Jacques-Cartier, qui étaient abolis pour ensuite être fusionnés ensemble.

Après le dépôt de la proposition du maire et de son parti, d’autres propositions visant l’organisation de la gouvernance ont été déposées, par des conseillers, des groupes de conseillers, des citoyens ou des groupes de citoyens.

Pour ma part, j’ai écouté et pris connaissance de chacune de ces propositions avant de me présenter au lac à l’épaule de samedi. Je n’ai adhéré à aucune en particulier. J’ai plutôt réfléchi à ce que devrait contenir une proposition pour qu’elle soit fonctionnelle, équitable et acceptable aux yeux des citoyens et aux miens.

Après plusieurs heures de discussion, quelqu’un a proposé de réunir les arrondissements de Bromptonville et de Rock Forest-St-Élie-Deauville (RFSD). Les élus de Bromptonville ayant proposé une fusion avec le territoire de St-Élie, l’idée de les fusionner à RFSD a donc semblé plus naturelle que d’aller vers Fleurimont. Cela permettait aussi de ne pas briser un arrondissement qui fonctionne bien (RFSD), alors qu’en 2002 on trouvait risqué de fusionner des territoires aussi dissemblables à prime abord. Les conseillers de Deauville et St-Élie ont souvent témoigné de la cohabitation harmonieuse dans leur arrondissement, et cela malgré les appréhensions de départ.

Cette suggestion inédite fut à mon avis le point tournant de la négociation, d’autant plus que le maire avait annoncé plus tôt être prêt à ajouter deux conseillers municipaux, à revoir le mandat du Comité consultatif agricole et à implanter pour les loisirs et les parcs, une centralisation des services jumelées à des contrats de performance, une approche de la délégation des pouvoirs qui se rapproche de celle proposée par le groupe des élus concertés (Bergeron, Dionne, Gélinas, Price, Charron, Boulanger, Godbout, L’Espérance, et Tardif).  

Le maire avait auparavant accordé à Bromptonville le respect de l’intégrité de son territoire en devenant un district. Un conseiller municipal serait donc toujours entièrement dédié à cette seule population, alors qu’ailleurs les citoyens seraient environ deux fois plus nombreux à relever d’un conseiller. Très important aussi, le maire et son parti garantissaient à Bromptonville le passage complet des enveloppes de l’arrondissement vers le district. C’est là une garantie qui vaut cher pour les citoyens de Bromptonville et qui n’étaient pas assurée avec la proposition des élus concertés. C’est là un gain de taille.  Enfin, un Comité consultatif sera mis en place dans le district de Bromptonville, qui conservera également sa société de développement économique.

Les élus de Bromptonville sont loin de repartir les mains vides. Les gains sont importants. Ils doivent être appréciés à leur juste valeur, en tenant compte aussi du fait que tout le monde n’a pas obtenu son premier choix. Le parti a fait des compromis en ajoutant deux conseillers municipaux entre autres. Les citoyens de Mont-Bellevue et de Jacques-Cartier vivront une fusion et une réduction du nombre de leurs élus. La voix des citoyens des grands arrondissements continuera d’avoir un poids moindre que celle des citoyens de Lennoxville et du futur district de Bromptonville. Chacun a laissé des choses sur la table pour faire en sorte de livrer les économies réclamées par les citoyens.

À ceux qui nous reprocherons d’avoir conservé 14 élus au lieu de 12, je dirai que pour arriver à un compromis qui permet à chacun de sortir la tête haute de la salle du Conseil, ce n’est pas cher payé. N’oublions pas aussi que ça correspond à une réduction de la main d’œuvre de 26 %. Nous devions donner l’exemple, nous l’avons très bien donné.

Maintenant, il restera à attacher les dernières ficelles et à faire en sorte que les économies annuelles soient appliquées à la réduction de la dette ou à la réfection des routes si l’on veut que l’exercice ait un sens à long terme. Nous sommes plusieurs conseillers à vouloir travailler en ce sens, et à vouloir également revoir certaines primes à la baisse, ce qui permettrait des économies additionnelles pour le citoyen.

Le lac à l’épaule tenu à l’hôtel de ville samedi a permis d’arriver à un large consensus sur la réforme de la gouvernance. Bien que non unanime, le vote a été largement majoritaire. Il n’est pas impossible non plus que d’autres élus se rallient après mûres réflexions.

 Le lac à l’épaule fut donc utile pour trouver une solution supérieure à celle proposée par le maire et son parti. Les dés n’étaient pas pipés d’avance puisque nous sommes arrivés à une proposition dont certains aspects étaient inédits. Tous ceux qui ont voté en faveur de la proposition finale ont fait preuve d’ouverture et ont accepté de laisser sur la table des choses qui leurs tenaient à cœur, sachant que dans l’ensemble c’est un choix responsable qui va dans la bonne direction. 

1 commentaire:

  1. Les budgets restent pour Brompton, c'est très bien mais où est l'économie alors? Les employés permanents à Brompton resteraient sur la payroll de la ville, donc aucune économie là non plus. Le conseiller municipal restant aura le même salaire, zéro économie. Ça donne quoi dans ces circonstances d'abolir l'arrondissement si on n'économise que $37 000 par année, soit les salaires combinés compte de dépenses inclus de nos deux conseillers d'arrondissement? Est-ce que la Ville de Sherbrooke est si pingre qu'elle est prête à mettre en jeu l'appartenance d'une partie de ses citoyens pour si peu?

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