lundi 16 décembre 2013

Pourquoi j'ai voté contre le budget et le plan d'immobilisations


Le 16 décembre, lors de l’assemblée extraordinaire du Conseil municipal de Sherbrooke, j’ai voté contre le budget municipal et le plan triennal d’immobilisations. Voici pourquoi.

Tout d’abord, le Comité exécutif avait comme objectif d’élaborer un budget où les coupures dans les dépenses devaient être de l’ordre de 3 %. Cette cible n’a pas été atteinte. Les réductions sont plutôt de l’ordre de 2 %.

Le budget et le plan d’immobilisations ne tiennent également pas suffisamment compte du fait que durant les années à venir, il sera encore plus difficile de boucler le budget et qu’il est donc impératif de se créer un maximum de marge de manœuvre financière, et non pas d’hypothéquer encore plus celle-ci. Une  nouvelle évaluation du déficit actuariel des caisses de retraite débutera sous peu. Elle montrera sans doute que malgré tout l’argent qu’on y a investi, le déficit a continué de grimper. On sait aussi qu’Hydro-Québec veut apporter des modifications qui réduiront les profits d’Hydro-Sherbrooke de 1 à 6 millions de dollars par an. Enfin, il est de notoriété publique que nous n’investissons pas assez dans les infrastructures actuelles pour assurer leur entretien minimal. Un jour, cette réalité nous rattrapera, tout comme celle d’une hausse des taux d’intérêt, qui aura un impact majeur sur nos paiements en intérêts.

Bien que ces facteurs de risque soient connus, on reporte sans cesse à plus tard les redressements marqués qu’il faudra effectuer pour y faire face. Je ne peux y souscrire car ce n’est pas ce que j’ai proposé aux électeurs de mon district à qui j’ai promis de lutter contre la réalisation des projets non essentiels et de travailler pour une gestion responsable des finances municipales. Sherbrooke est une ville où le salaire moyen est peu élevé. Nous devons garder en tête que pour plusieurs citoyens, les hausses de taxes municipales font mal et rendent difficiles le maintien en état de leur maison ou de leur logement.

Avant de m’opposer au budget, j’ai demandé au maire et à mes collègues une nouvelle rencontre pour retravailler le budget. Les rencontres du 29 et du 30 novembre avaient servi à revoir ligne par ligne un document de plus de 600 pages faisant état des dépenses courantes et des dépenses en immobilisations. Aucun questionnement d’ordre général avec une vue d’ensemble de la situation n’a fait suite à cet exercice. Rendue très inconfortable par cette façon de faire, deux jours plus tard, j’ai demandé une nouvelle rencontre. Après une semaine de silence, on me dit qu’il est trop tard, que le report du budget amènerait des coûts trop importants.

Voulant participer à la solution et mettre en application ce que je prêchais, j’avais en mains une proposition de quatre pages détaillant des coupures additionnelles de 1,1 million de dollars dans le budget, de même qu’une réduction des immobilisations variant entre 2 et 5,4 millions de dollars. À ces mesures s’ajoutaient une réflexion plus globale générant des économies potentielles de près de 2 millions de dollars. Tout cela sans couper de façon notable dans le niveau actuel des services aux citoyens. Les économies provenaient plutôt de l’ajout d’un nombre plus restreint de nouveaux services et d’équipements. Je n’aurai pas eu la chance de voir ma proposition étudiée et discutée au Conseil. Pourtant, cela n’aurait nécessité que quelques heures de travail additionnelles.

Encore une autre année de perdue, qui fera en sorte que les sacrifices futurs à consentir seront encore plus importants.

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