Le 16 décembre, lors de l’assemblée extraordinaire du Conseil
municipal de Sherbrooke, j’ai voté contre le budget municipal et le plan
triennal d’immobilisations. Voici pourquoi.
Tout d’abord, le Comité exécutif avait comme objectif
d’élaborer un budget où les coupures dans les dépenses devaient être de l’ordre
de 3 %. Cette cible n’a pas été atteinte. Les réductions sont plutôt de l’ordre
de 2 %.
Le budget et le plan d’immobilisations ne tiennent également
pas suffisamment compte du fait que durant les années à venir, il sera encore
plus difficile de boucler le budget et qu’il est donc impératif de se créer un maximum
de marge de manœuvre financière, et non pas d’hypothéquer encore plus celle-ci.
Une nouvelle évaluation du déficit
actuariel des caisses de retraite débutera sous peu. Elle montrera sans doute que
malgré tout l’argent qu’on y a investi, le déficit a continué de grimper. On
sait aussi qu’Hydro-Québec veut apporter des modifications qui réduiront les
profits d’Hydro-Sherbrooke de 1 à 6 millions de dollars par an. Enfin, il est
de notoriété publique que nous n’investissons pas assez dans les
infrastructures actuelles pour assurer leur entretien minimal. Un jour, cette
réalité nous rattrapera, tout comme celle d’une hausse des taux d’intérêt, qui
aura un impact majeur sur nos paiements en intérêts.
Bien que ces facteurs de risque soient connus, on
reporte sans cesse à plus tard les redressements marqués qu’il faudra effectuer
pour y faire face. Je ne peux y souscrire car ce n’est pas ce que j’ai proposé
aux électeurs de mon district à qui j’ai promis de lutter contre la réalisation
des projets non essentiels et de travailler pour une gestion responsable des
finances municipales. Sherbrooke est une ville où le salaire moyen est peu
élevé. Nous devons garder en tête que pour plusieurs citoyens, les hausses de
taxes municipales font mal et rendent difficiles le maintien en état de leur maison
ou de leur logement.
Avant de m’opposer au budget, j’ai demandé au maire et
à mes collègues une nouvelle rencontre pour retravailler le budget. Les
rencontres du 29 et du 30 novembre avaient servi à revoir ligne par ligne un
document de plus de 600 pages faisant état des dépenses courantes et des
dépenses en immobilisations. Aucun questionnement d’ordre général avec une vue
d’ensemble de la situation n’a fait suite à cet exercice. Rendue très
inconfortable par cette façon de faire, deux jours plus tard, j’ai demandé une
nouvelle rencontre. Après une semaine de silence, on me dit qu’il est trop
tard, que le report du budget amènerait des coûts trop importants.
Voulant participer à la solution et mettre en
application ce que je prêchais, j’avais en mains une proposition de quatre
pages détaillant des coupures additionnelles de 1,1 million de dollars dans le
budget, de même qu’une réduction des immobilisations variant entre 2 et 5,4
millions de dollars. À ces mesures s’ajoutaient une réflexion plus globale
générant des économies potentielles de près de 2 millions de dollars. Tout cela
sans couper de façon notable dans le niveau actuel des services aux citoyens.
Les économies provenaient plutôt de l’ajout d’un nombre plus restreint de
nouveaux services et d’équipements. Je n’aurai pas eu la chance de voir ma
proposition étudiée et discutée au Conseil. Pourtant, cela n’aurait nécessité
que quelques heures de travail additionnelles.
Encore une autre année de perdue, qui fera en sorte
que les sacrifices futurs à consentir seront encore plus importants.
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